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CGR Sarrebourg décroche 350 000 euros pour automatiser sa production
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CGR Sarrebourg décroche 350 000 euros pour automatiser sa production

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Le Comptoir général du ressort à Sarrebourg devient l’un des tout premiers lauréats du fonds de modernisation automobile lancé par l’État. Grâce à cette subvention exceptionnelle, le fabricant prévoit de numériser l'une de ses lignes pour gagner en productivité et soulager le dos des salariés. L’investissement de 450 000 euros deviendra réalité à la fin 2021.

Selon Philippe Robin, directeur d'exploitation de CGR Sarrebourg, la nouvelle ligne de production sera opérationnelle dès la fin 2021 — Photo : Lucas Valdenaire

Dix ans. Cela faisait dix ans que le Comptoir général du ressort espérait la concrétisation d’un investissement stratégique, en vue de moderniser l’une de ses principales lignes de production. Pour fabriquer ses pièces destinées aux enrouleurs de ceinture de sécurité, l’usine sarrebourgeoise possède une imposante chaîne de refendage (découpage du métal en bobines). Vieille de 40 ans, c’est elle qui fend la matière mais ce sont bien les opérateurs qui portent les galettes de 20 kg à bout de bras. En sept heures de travail, ils soulèvent l’équivalent d’une tonne et demie d’acier. « Ce sont des armoires à glace », confirme le directeur d’exploitation Philippe Robin.

450 000 euros d’investissement

Pour préserver le dos et la santé de ses collaborateurs mais aussi pour gagner en productivité, la direction avait décidé il y a une décennie d’automatiser cette chaîne de fabrication. Le choix s’est porté sur une machine à commande numérique, ouvrant ainsi le poste à la main-d’œuvre féminine. Le robot coûte près de 450 000 euros, un investissement colossal au regard des sept millions d’euros de chiffre d’affaires dégagés l’an dernier. En raison de l’épidémie, le projet restait encore impossible il y a quelques mois (au second trimestre 2020, l’entreprise a perdu 60 % de CA). Il aura donc fallu un important chèque de l’État pour précipiter les choses.

Afin d’accompagner la reprise des filières automobile et aéronautique, l’exécutif a choisi de débloquer 200 millions d’euros dès le mois de juin (600 millions sur trois ans) pour financer des appels à projets partout en France. Philippe Robin s’était aussitôt jeté sur l’occasion. Trois mois plus tard, il est devenu l’un des premiers lauréats du dispositif. Concrètement, l’État (via Bpifrance) s’engage à financer 80 % du projet soit 350 000 euros. « C’est un montant très important pour un site comme Sarrebourg. C’est un très beau cadeau ». L’enveloppe sera versée dans les prochains mois et la société mosellane complétera.

Passer de 15 à 30 millions de ressorts par an

Cette somme s’ajoute aux 80 000 euros déjà investis ces deux dernières années pour moderniser deux autres lignes. « Un de nos objectifs est de supprimer tout port de charge et de permettre aux femmes d’évoluer au sein de l’entreprise », précise Philippe Robin. La nouvelle machine sera construite sur place par CGR et plusieurs sous-traitants locaux.

Les autres objectifs se placent du côté de la performance. L’équipement actuel est limité à 15 millions de ressorts par an. Grâce à cet investissement historique, l’entreprise sera capable d’en proposer le double. « Cela booste nos équipes de développement pour aller se battre sur de nouveaux marchés, reconnaît le directeur du site. Notre but est de pérenniser le site de Sarrebourg en matière d’emplois et de savoir-faire. On ne sait pas si l’automobile du futur sera 100 % électrique ou non, mais on aura toujours besoin de sécurité. Tant qu’il y aura des voitures, il y aura des ceintures. »

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