La famille Levesque n’est plus aux commandes de Theam. Le tribunal de commerce de Nantes n’a pas retenu le plan de continuation proposé par la direction de l’entreprise, placée en redressement judiciaire à l’été 2012. Ni deux autres offres de reprise. Il leur a préféré le plan de cession proposé par cinq cadres du fabricant de tapis convoyeur à béton. Ceux-ci prennent 60 % du capital. La PME est désormais présidée par son ancien directeur industriel, Jean-Baptiste Mérian. Les repreneurs sont épaulés par la SARL Tober, installée dans le Maine-et-Loire. Dirigée par Édouard Berthaud, cette entreprise qui construit notamment des bennes (150 salariés, 25 M€ de CA) détient désormais 40 % du capital de Theam. La nouvelle équipe reprend 47 des 50 salariés de la PME bouguenaisienne.
« On a pris notre avenir en main »
Qu’est ce qui a amené ces cinq cadres à proposer une offre de reprise alors que l’ancienne direction essayait de faire passer son plan de continuation ? Jean-Baptiste Mérian réfute toute velléité de coup d’État : « Durant l’été, l’administrateur judiciaire a dressé une synthèse du plan de continuation et des deux offres de reprise. On comprend alors qu’il y a de fortes chances pour que le plan de continuation, qui propose d’étaler les sept millions d’euros de dettes sur dix ans, ne passe pas », explique cet ancien de Manitou. Et les deux offres de reprise ne rassurent pas les salariés, qui craignent, à terme, un transfert de l’activité. « On aurait pu aller voir ailleurs, on a d’ailleurs eu des sollicitations. Mais, on s’est tellement battu pour cette entreprise qu’on ne pouvait pas rester les mains dans les poches. On a pris notre avenir en main », poursuit Jean-Baptiste Mérian
Le nouveau président de Theam assure que l’entreprise, qui s’est séparée d’un tiers de sa masse salariale courant 2013, est aujourd’hui dimensionnée pour être rentable dès cette année. Sur son prochain exercice, le Nantais vise 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Soit autant qu’en 2012 où ont été commercialisés 110 tapis convoyeurs à bétons. Avant crise, la PME en vend 350 par an. Suite à l’écroulement de son marché, en 2009, elle n’en écoule plus que 75. Dans ces conditions, 110 ventes constituent pour le dirigeant « un objectif raisonnable ».
Liens avec Cif Bennes
La bonne nouvelle, c’est que la moitié du carnet de commandes de 2014 s’est déjà remplie. Si la clientèle est redevenue majoritairement française, Theam se concentre à l’export sur certaines zones traitées via des distributeurs (États-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, etc.). Une façon pour la PME, qui avait autrefois plusieurs filiales à l’étranger, « de ne pas éparpiller ses forces ». La nouvelle direction espère également renforcer les liens avec la SARL Tober, notamment sa filiale CIF Bennes. Les deux entreprises travaillent déjà main dans la main pour équiper des camions d’un produit suédois, une vis convoyeuse d’enrobés qui se monte sur les camions des entreprises de travaux publics.
