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Olmix : Les algues bientôt valorisées en Vendée
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Olmix : Les algues bientôt valorisées en Vendée

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BIOTECHNOLOGIES Une unité de valorisation d'algues rouges verra le jour d'ici dix-huit mois du côté de Saint-Hilaire-de-Riez. Le projet du Breton Olmix devrait créer 40 emplois. Les marins vendéens de Thomsea assureront la collecte des algues. Le cabinet Cristal validera les applications pour l'alimentation animale.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Serait-ce le début d'une ruée vers l'or bleu ? Après Hemarina qui installe à Noirmoutier un élevage de vers marins pour fabriquer des substituts sanguins, un autre acteur des biotechnologies marines, le Morbihannais Olmix, annonce la création d'une unité de valorisation d'algues rouges du côté de Saint-Hilaire-de-Riez d'ici 12 à 18 mois. « Il s'agit d'implanter progressivement une véritable filière algues en Vendée, comme nous l'avons fait en Bretagne », explique Hervé Balusson, P-dg et fondateur d'Olmix. Première étape : la collecte en mer puis le nettoyage des végétaux débuteront en novembre. La marchandise partira d'abord vers le site de l'industriel breton à Bréhan (56), pour y être transformée. À terme, l'unité vendéenne réalisera des opérations de broyage, de raffinage des algues, etc. jusqu'à la réalisation de produits finis. Certaines transformations continueront toutefois d'être effectuées en Bretagne. Les débouchés ? L'alimentation animale et la cosmétique.




Nouveau navire de collecte

Des tests ont été réalisés depuis un an déjà. Pendant l'hiver 2013, les marins de la société vendéenne Thomsea (cinq salariés) ont ramassé 130 tonnes d'algues au large de Saint-Hilaire, à bord d'un navire de collecte amphibie expérimental. Baptisé Amadeus, l'embarcation lancée par Thomsea et Neopolia (un projet à 600.000 €, financé pour moitié par la Région Pays de la Loire) s'avère prometteur. Spécialisé dans la dépollution maritime et la conception de bateaux, Thomsea planche aujourd'hui sur la création d'un plus grand navire, de 27 mètres de long sur 10 mètres de large, et affichant une puissance de 900 chevaux au compteur. « De quoi multiplier par plus de dix le rendement du premier prototype », explique Thierry Thomazeau, à la tête de la PME vendéenne. Le nouveau bateau pourrait être financé tout ou partie par la Sica de Saint-Pol-de-Léon (coopérative maraîchère du Finistère). Celle-ci souhaitant l'utiliser sur les côtes françaises pour récupérer, de son côté, les algues vertes. Ces dernières proliférant l'été, contrairement aux algues rouges, charriées par les tempêtes de l'hiver. Olmix pourrait aussi participer au financement. Les deux acteurs ayant déjà collaboré pour le lancement d'une bioraffinerie en Bretagne.




« Environ 40 emplois directs »

Le Breton reste cependant discret sur les investissements à venir et sur l'ampleur du futur site vendéen. À terme, au moins une quarantaine d'emplois directs devraient être créés : 25 chez Olmix pour l'unité de traitement des algues, plus une dizaine chez les marins-pêcheurs de Thomsea.






« Un gisement d'algues de 100.000 tonnes »

Le site a été choisi en raison de l'« exceptionnel » gisement de matières premières situé, entre Noirmoutier et l'île d'Yeu, estimé à 100.000 tonnes. « C'est bien la première fois qu'on appelle gisement ce qu'on qualifie habituellement de "problème" », se réjouit le maire de Saint-Hilaire de Riez, Laurent Boudelier, qui soutient le projet. Notamment via la mise à disposition d'une plate-forme municipale de stockage d'algues. Objectif : prélever 600 tonnes d'algues cet hiver, puis augmenter les volumes.




Remplacer les antibiotiques

Spécialiste de la transformation d'algues vertes, en additifs, concentrés et compléments alimentaires pour la santé et la nutrition animale ou végétale, Olmix se lance pour la première fois dans la valorisation d'algues rouges (précisément d'une variété appelée Solieria Cordalis). Un autre Vendéen, le groupe Cristal (Les Herbiers) et ses laboratoires ont aujourd'hui pour mission de réaliser des essais afin de valider l'intérêt des produits pour la santé animale. L'enjeu est de taille. Il s'agit notamment de remplacer les antibiotiques dans certains cas. Une démarche qui s'inscrit dans le plan EcoAntibio, 2012-2017, lancé par l'État, visant à réduire de 25 % l'usage des antibiotiques en médecine vétérinaire sur cinq ans. Comment ? Par exemple en utilisant les vertus des algues pour créer un environnement intestinal sain chez l'animal, lui permettant de mieux résister aux maladies. « Les algues contiennent des molécules ouvrant la voie à une pharmacopée plus naturelle, insiste Hervé Balusson. Elles sont produites sans fertilisant ni produit phytosanitaire et c'est une ressource renouvelable à l'infini ! ». Et l'industriel de souligner les folles perspectives du nouvel or bleu, « des applications en matière de santé jusqu'à la fabrication de nouveaux plastiques et biofuels, pour pallier la fin du pétrole ». Avec 15 filiales à l'international, l'entreprise bretonne se trouve « à l'aube d'une ascension mondiale », dixit son dirigeant. Et la Vendée, pourrait bien en profiter.

Olmix


(Bréhan - Morbihan) P-dg : Hervé Balusson 300 salariés 60 M€ de CA
02 97 38 81 03

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