Vendée
L’imprimerie vendéenne Pollina investit pour rester à la page
Vendée # Imprimerie # Investissement

L’imprimerie vendéenne Pollina investit pour rester à la page

S'abonner

La PME familiale Pollina, basée en Vendée, imprimeur des albums BD Tintin et Astérix, investit chaque année pour rester compétitive. Derniers exemples en date : de nouvelles machines et un agrandissement pour 4,7 millions d’euros.

L'imprimerie Pollina investit chaque année pour rester compétitive. — Photo : Pollina

Qui n’avance pas recule. Telle le pourrait être la devise de l’imprimerie Pollina, basée à Luçon, en Vendée. Employant 220 salariées, détenue à 100 % par trois frères Pollina (Laurent le PDG et Stéphane et Paul les directeurs généraux), elle investit chaque année pour rester dans la course au prix et à la productivité. « On a l’habitude de dire dans l’imprimerie qu’il faut 4 euros de matériel pour réaliser un euro de chiffre d’affaires », résume Laurent Pollina. Les fournisseurs d’équipement modernisant régulièrement leurs machines, si l’imprimerie vendéenne veut rester à la page, elle doit renouveler son matériel. « En France, ce n’est pas possible de se bagarrer sur le coût de la main-d’œuvre, c’est donc sur la qualité que nous devons nous battre ».

Spécialiste de l’imprimerie en quadrichromie de qualité, Pollina imprime 72 millions d’ouvrages par an. Ce qui fait dire à son PDG qu'il « est le premier imprimeur de livres de France ». Le principal concurrent de la PME, italien, réalise trois fois sa production.

Un agrandissement et de nouveaux équipements

Pour conserver sa position de leader en France, l’imprimerie Pollina a investi 43 millions d’euros sur les dix dernières années. « Il y a six ans, illustre Laurent Pollina, nous n’avions aucun robot dans l’usine. Début 2021, nous en rentrerons deux nouveaux, ce qui portera leur nombre à huit. » Fin janvier 2020, une extension de 4 600 m2 au bâtiment principal était livrée, portant la surface des locaux à 42 000 m2 couverts. En 2020 toujours, de nouvelles machines sont arrivées : une chaîne de couture pour coudre les livres, une chaîne de brochage et une plieuse équipée de deux robots. Ces équipements et l’agrandissement ont nécessité un financement de 4,7 millions d’euros.

Ces investissements ont été engagés avant que la crise du Covid ne survienne. Sans regrets. La pandémie a certes freiné l’activité : le chiffre d’affaires de 52 millions d’euros en 2019 devrait légèrement se dégrader en 2020 pour atteindre 49 millions d’euros. « Mais de juillet à octobre, nous avons observé une activité équivalente à celle de l’année dernière voire meilleure », remarque le PDG, signifiant ainsi que le marché du livre se porte de nouveau bien. Une lassitude des écrans, notamment avec le télétravail, conjuguée au temps consacré à la lecture qu’offre le confinement expliquent en grande partie le regain du livre.

Les livres de cuisine plébiscités

C’est de l’imprimerie vendéenne que sortent les BD Astérix, Largo Winch, Tintin ou encore le dernier Riad Sattouf, L’Arabe du futur 5. Si elle ne fait pas de romans, l'imprimerie est tournée vers le livre jeunesse et le livre de cuisine. Un segment « très porteur », remarque Laurent Pollina, citant notamment les ouvrages du chef Cyril Lignac ou l’agenda composé de recettes de Laurent Mariotte, le chroniqueur culinaire de TF1. « Ce dernier est réimprimé, et une réimpression, c’est assez rare », note le PDG pour illustrer là un effet inattendu de la crise du Covid. D’ailleurs, les mois qui s’annoncent sont, selon Laurent Pollina, chargés en termes de commandes, nécessitant là encore des investissements sur lesquels il souhaite, pour l’instant, demeurer discret.

Vendée # Imprimerie # Investissement