Le mouliste clissonnais ADI parvient à séduire un Japonais
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Le mouliste clissonnais ADI parvient à séduire un Japonais

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Le fabriquant de moules pour l'automobile, ADI décroche un contrat auprès d'une PME japonaise pour fabriquer des pièces destinées à la Toyota Yaris.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Fabriquant des moules pour l'industrie automobile, la PME clissonnaise ADI vient de remporter un marché auprès de Tatematsu. Employant deux cents salariés, cette PME familiale japonaise réalise, elle aussi, des moules et livre notamment des usines automobiles européennes. Tatematsu cherchait un relais en Europe. Après avoir audité une douzaine d'entreprises, son choix s'est porté sur ADI.

Les moules pour la Yaris

La PME clissonnaise « mettra au point » des moules réalisés au Japon. En acier massif et pesant plusieurs dizaines de tonnes, ces moules sont utilisés pour produire des pièces en plastique comme des planches de bord ou des pare-chocs. « Une fois le moule livré, on peut passer un à deux ans à corriger les défauts du moule. C'est ce qui s'appelle la mise au point et c'est ce que nous réaliserons pour le compte de Tatematsu », explique Guillaume Roccati, PDG d'ADI.

« Ce n'est pas rien qu'un Japonais vienne nous chercher. En termes de visibilité, c'est super. Et cela peut nous aider à nous ouvrir des portes »

L'équipe de seize salariés de la PME ligérienne entamera cette collaboration début 2014 par la mise au point de moules utilisés pour la fabrication de la Yaris, au sein de l'usine nordiste de Toyota.

Contrat pour l'Audi Q7

En termes de business à proprement parler, ce contrat « ne représente pas quelque chose d'énorme pour nous. Aux alentours de 3 ou 4 % du chiffre d'affaires », indique Guillaume Roccati. C'est par exemple moins que le moule que vient de livrer la PME ligérienne en Slovaquie pour l'Audi Q7 qui représente à lui seul environ 10 % du chiffre d'affaires de l'entreprise.

"Si on se bat, on peut encore fabriquer en France. Les clients préfèrent venir chez nous plutôt que d'aller en Chine"

Le dirigeant ligérien retient surtout la portée symbolique de ce contrat : « Ce n'est pas rien qu'un Japonais vienne nous chercher. En termes de visibilité, c'est super. Et cela peut nous aider à nous ouvrir des portes », assure le chef d'entreprise. Surtout, pour le Clissonnais, le contrat avec Tatematsu signifie qu'il est toujours possible de vivre de l'automobile en France.

« On peut encore fabriquer en France »

Ancien salarié d'Atlancim, mouliste automobile clissonnais aujourd'hui disparu, Guillaume Roccati en est persuadé : « Si on se bat, on peut encore fabriquer en France. Les clients préfèrent venir chez nous plutôt que d'aller en Chine. Cela veut bien dire qu'il y a de la place quand on fait du bon boulot, quand on pense service et qu'on crée les conditions de la confiance ». En mesure de réaliser des moules pour 70 % des pièces en plastique des automobiles, ADI voit en tout cas ses effectifs et son chiffre d'affaires progresser depuis sa création en 2007. L'an passé, la PME a réalisé 2,8 millions d'euros de chiffre d'affaires. Elle devrait boucler 2013 à 3,2 millions.

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