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Le groupe Lacroix se positionne en équipementier des technologies connectées
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Le groupe Lacroix se positionne en équipementier des technologies connectées

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Voirie intelligente, véhicule autonome, objets connectés, il est loin le temps où le groupe nantais Lacroix se définissait comme un fabricant de panneaux routiers. Il s’affiche désormais comme un fournisseur de technologies connectées pour un monde plus intelligent et plus responsable. Pour relever ce défi, l’ETI mise sur l’innovation et la digitalisation de ses pratiques.

Lacroix City fournit des technologies connectées pour la voirie — Photo : Groupe Lacroix

Longtemps connu à Nantes pour fabriquer des panneaux de signalisation, le groupe Lacroix a fait évoluer son positionnement. L’ETI familiale (4 000 salariés, 441 M€ de CA en 2017) s’affiche désormais comme « un équipementier des technologies connectées pour un monde plus intelligent et plus responsable », ainsi que le définit son président Vincent Bedouin.

« Les panneaux routiers ne représentent plus que 10 % de notre CA. Nous avons recentré nos activités complémentaires autour de cette mission. Nous sommes, certes, une petite entreprise à l’échelle du monde, mais nous partageons le rêve de répondre à notre manière aux enjeux de demain, en termes d’environnement, de mobilité, d’industrie du futur. C’est un changement considérable dans les façons d’exercer notre métier », précise le dirigeant.

Muter vers des produits plus « intelligents »

Cette mutation vers des produits plus "intelligents" concerne toutes les entités du groupe. Lacroix City (170 salariés, 92 M€ de CA), qui conçoit des équipements pour la voirie, a ainsi intégré les savoir-faire de sociétés récemment acquises par le groupe, comme la start-up Neavia pour l’interconnectivité ou Sogexi pour l’éclairage, afin de proposer des solutions intelligentes de mobilité, incluant la conduite autonome. « Au-delà des équipements, la voirie intelligente correspond à des usages : fluidifier un parcours, sécuriser une sortie d’école… sans intervention humaine », précise Vincent Bedouin.

Lacroix Sofrel (170 salariés, 39 M€ de CA) développe des équipements de pilotage des réseaux d’eau (châteaux d’eau, station d’épuration…) et d’énergie (chaufferies…). « Nous sommes leader en France et présents dans 40 pays, notamment pour tout ce qui concerne la détection de fuites dans les réseaux d’eau potable », rapporte le dirigeant. Quant aux activités de Lacroix Electronics (3 250 salariés, 310 M€ de CA), elles sont portées par la révolution numérique, qui implique de collecter toujours plus de données par l’électronique. Dans ce domaine, Lacroix conçoit et fabrique des équipements électroniques, pour le compte de ses clients, dans les domaines de l’automobile, de l’aéronautique, de la domotique, du médical…

Booster l'innovation

Pour accompagner sa transformation, le groupe mise sur l’innovation et la digitalisation dans ses pratiques et ses outils. Il a ainsi constitué Lacroix Tech, une communauté de 140 collaborateurs issus des trois activités du groupe qui travaillent sur tous les sujets d’innovation. Au sein de ce dispositif, le Lacroix Lab, inauguré fin 2017, a pour objectif de « booster les capacités d’innovation en interne et de réfléchir aux usages de demain », énonce Vincent Bedouin. Le Lacroix Fab est, quant à lui, chargé de mettre en réseau tous les experts industriels du groupe et faire ainsi évoluer ses neuf sites vers l’industrie du futur. En 2017, 8 M€ ont été investis à cette fin avec, pour résultat, la labellisation "Vitrine industrie du futur" de l’usine électronique du groupe.

Le groupe a également investi dans la digitalisation de ses outils et l’accompagnement de ses équipes dans cette transformation. « Nous avons constitué un réseau d’accompagnateurs volontaires sur chaque site. Baptisé Digifriends, il a pour mission de diffuser les bonnes pratiques de façon à ce que tous nos salariés soient à l’aise avec les outils digitaux à l’horizon 2020 », relate le dirigeant.

Viser le marché des véhicules autonomes

Parallèlement, le groupe, qui réalise 60 % de son CA hors de France, souhaite porter cette part à 70 % d’ici à 2020. Lacroix a ainsi ouvert un bureau à Singapour, un bureau d’achat en Chine ou encore acquis 12,5 % de la société américaine Firstronic, avec l’objectif d’en prendre la majorité, pour accompagner ses clients sur les chaînes logistiques américaines. « Nous voulons continuer notre essor à l’international pour atteindre une taille critique. Notre prochain objectif est, à moyen terme, de développer Lacroix Sofrel aux États-Unis. Nous voulons en effet être leader en V2X, c’est-à-dire dans les systèmes de communication sans fil entre véhicules et entre véhicules et infrastructures de bord de route. Il n’est donc pas possible de faire l’impasse sur ce pays leader sur les véhicules autonomes », annonce Vincent Bedouin.

Ces efforts doivent permettre à Lacroix d’accroître de 25 % son CA pour atteindre 52 M€ en 2020, avec un Ebit de 2 M€. « Nous pourrions faire plus, mais nous avons choisi d’augmenter nos investissements en R&D, dans le marketing et dans le renforcement de nos équipes à l’international. Pour accélérer, nous allons également faire très prochainement des opérations de croissance externe », laisse entendre le dirigeant.

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