Leader français des panneaux de signalisation routière, Lacroix Signalisation, l'une des trois branches du groupe herblinois Lacroix, explore de nouveaux relais de croissance. À l'heure où le marché français du panneau de signalisation routière est stable, l'entreprise dirigée par Pascal Rouchet accentue sa présence à l'international. Exportant dans une quarantaine de pays, Lacroix vient de créer trois filiales, en Belgique, en Nouvelle-Calédonie et au Cameroun. Trois premières implantations choisies pour leur dynamisme économique et leur affinité culturelle avec l'Hexagone. S'implante en Belgique une simple filiale de distribution, à laquelle s'ajoutent de petits ateliers de fabrication en Nouvelle-Calédonie et au Cameroun. «L'objectif à l'export, c'est de réaliser 15% du chiffre d'affaires. On s'en approche cette année avec 12,5%», indique Pascal Rouchet. Cela ne devrait pas empêcher l'entreprise à poursuivre sa stratégie d'implantation de filiales dans les mois à venir.
Les radars cartonnent
L'international n'est que le premier axe de développement de l'entreprise de 900 salariés. Le second consiste à élargir la gamme de produits qu'elle commercialise, en grande majorité, auprès des collectivités. C'est ce qui explique l'incursion de Lacroix sur le marché du mobilier urbain. «Nous en avons toujours un peu fait. Mais depuis un an et demi, nous nous sommes vraiment mis en ordre de bataille», indique Pascal Rouchet. L'Herblinois commercialise ainsi les potelets et les barrières qui prolifèrent depuis peu sur l'espace public. Tout comme des équipements urbains (bancs, corbeilles, etc.) ou pour les arrêts des transports en commun (abris, poteaux, etc.). Ce marché du mobilier urbain pourrait générer dixmillions d'euros de revenus sous trois ans. Mais l'un des plus beaux coups de Lacroix est à chercher du côté des radars préventifs. L'entreprise en a vendu 217 aux collectivités avant qu'un appel à projet du ministère de l'Intérieur fasse exploser les ventes. «On a eu du bol, car en nous lançant sur ce marché, nous ne connaissions rien des projets du gouvernement», confie le président de Lacroix. Placés quelques kilomètres avant les vrais radars, les engins que Lacroix fabrique dans une usine située près de Nice se vendent comme des petits pains. 800 ont d'ores et déjà été commercialisés. Soit presque l'intégralité du marché français.
Le panneau qui sauve des vies
L'élargissement de la gamme n'implique pas non plus forcément le lancement de produits nouveaux. Lacroix innove aussi sur son coeur de métier, les panneaux de signalisation routière. En fin d'année dernière, l'Herblinois se lançait ainsi sur le créneau de la sécurité passive. «Nous avons créé un support de panneau qui ne s'écrase pas en cas de choc. Quand une voiture percute le mât, celui-ci se déforme et le véhicule passe finalement en dessous. Ce support peut sauver des vies, car il faut savoir qu'un choc avec un support de neuf centimètres de diamètres-ceux des panneaux annonçant par exemple les ronds-points-est susceptible de tuer les occupants d'une voiture», explique Henri Kamdem, responsable marketing et développement produit. Une quarantaine de ces supports en aluminium ont pour l'heure été installés, Lacroix espérant que son argument sécurité puisse convaincre les collectivités et fasse exploser le marché. À l'image de ce qui se passe en Grande-Bretagne où 5.000 supports dits de sécurité passive sont commercialisés par an. Quoi qu'il en soit, force est de constater que la stratégie consistant à sortir du panneau routier classique porte ses fruits. Lacroix Signalisation va en effet clore en septembre son exercice 2012 à plus de 120millions d'euros. À comparer aux 111millions engrangés durant l'exercice précédant.
Lacroix Signalisation
(Saint-Herblain) Président: Pascal Rouchet 900 salariés 111M€ de CA en 2011 02 40 92 37 30
