Le projet de loi devrait être adopté dans les prochains mois et il pourrait changer la vie de ce garagiste vendéen. Le texte, qui entend réformer le cadre des "politiques de mobilités" en France, pourrait bientôt autoriser la conversion d'une voiture thermique en véhicule électrique, sans avoir besoin de demander l'autorisation du constructeur automobile. Une possibilité que Jérémy Cantin, à la tête du garage Brouzils Auto (8 salariés, 870 000 euros de CA), en Vendée, attend avec impatience pour donner un coup d’accélérateur à son projet de convertir les vieilles voitures en championnes électriques.
Après avoir mené plusieurs tests concluants sur sa propre Coccinelle, il espérait qu’un cadre légal permette de faire passer une carte grise essence en électrique, comme il est possible de le faire avec le GPL, pour se lancer à plus grande échelle. Or, si les choses sont en train de bouger, c’est aussi un peu grâce à lui et au lobbying fait auprès des politiques.
Soutenu par les élus locaux, et notamment Alain Le Boeuf, président de Vendée Énergie, Jérémy Cantin a pu rencontrer deux fois le ministre de la Transition écologique, François de Rugy. Il a également travaillé avec l’Institut catholique de Vendée et créé l’association Acteurs de l’Industrie du Rétrofit électrique avec d’autres garages français. Un véritable engouement est donc né autour du projet du garagiste vendéen.
Un cadre légal devrait être fixé début 2020
Le 2 avril dernier, un pas de plus a été franchi : le Sénat a voté en faveur de la transformation des véhicules thermiques en électriques, dans le cadre du projet de loi d’orientation des mobilités. Jérémy Cantin attend désormais que le cadre légal soit définitivement fixé (le texte est examiné en ce moment à l'Assemblée nationale), mais il a d’ores et déjà décidé de créer une nouvelle société : E-Néo.
L'entreprise sera installée dans des locaux de plus de 2 000 m2, aux Brouzils, en juillet prochain. Elle commencera par créer des Buggys électriques, avant de se lancer dans la conversion de véhicules thermiques « au premier semestre 2020 », espère le dirigeant, qui a bénéficié de l’aide de la communauté de communes pour investir dans ses nouveaux locaux.
100 000 € collectés en quelques jours
25 à 30 buggys par an devraient être produits. Des véhicules qui ont déjà fait leurs preuves lors du dernier Rallye Aïcha des Gazelles au Maroc. « Nous avions fourni deux buggys pour cette compétition et ils ont fait le rallye en entier », se réjouit Jérémy Cantin.
En parallèle, le dirigeant a lancé une campagne de crowdfunding via la plateforme vendéenne Vendée Up afin de récolter 100 000 € pour le lancement de sa nouvelle activité. En seulement quelques jours 99 % des fonds ont été collectés.