Dubreuil : Le groupe vendéen conforte son plan de vol
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Dubreuil : Le groupe vendéen conforte son plan de vol

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LAURÉAT 2011 Avec l'acquisition de trois Airbus A330/300, le groupe Dubreuil situé à Belleville-sur-Vie (Vendée) a parié sur une stratégie financière qui démontre sa capacité à investir tout en réduisant ses coûts.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Première entreprise vendéenne en termes de chiffre d'affaires, le groupe Dubreuil décide, en 2006, de compléter sa flotte Air Caraïbes sur l'axe long-courrier entre Paris et les Antilles avec l'achat de trois Airbus A330/300. Coup de l'investissement: 300millions de dollars. Reste à trouver des solutions de financement. Patrice Brochard, directeur financier du groupe, entre alors en scène pour orchestrer l'opération et établir un carnet de route selon trois orientations stratégiques.




Convaincre dix banques

Alors que certaines entreprises doivent faire face à la frilosité des banques, le groupe Dubreuil a tiré son épingle du jeu en s'attachant les services de plusieurs banques régionales. En quinze ans, le groupe a ainsi étoffé son pool bancaire. Un travail de longue haleine qui a permis à l'entreprise vendéenne de prendre de la hauteur et d'optimiser ses capacités de financement. Un consortium de banques, en l'occurrence ses deux partenaires historiques que sont le Crédit Mutuel Ouest et le Crédit Agricole Atlantique Vendée mais aussi la BNP, la Société Générale, le CIC Ouest, la BCME, la Bred, la Caisse d'Épargne, la Banque Populaire Atlantique et la banque Tarneaud, a ainsi accordé un financement de 240millions de dollars pour l'achat des trois appareils, couvrant ainsi 80% des besoins de financement. La participation financière de ces dix banques oscillant entre 8 et 20%. «Nous avons ainsi mené les négociations en relations bilatérales et obtenu de meilleures garanties», indique Patrice Brochard. Une alternative doublée d'un choix tactique dans l'hypothèse d'une défaillance d'une banque.




Un projet piloté en interne

Entouré de quatre collaborateurs, Patrice Brochard a mené ce montage financier et juridique. Un travail engagé dès 2007. «Environ quinze mois de préparation ont été nécessaires par avion», explique le Vendéen. Mais, à la clé, des économies non négligeables! «Commissions d'arrangement, frais annuels... Faire appel à un département spécialisé d'une banque aurait été une démarche plus coûteuse compte tenu des sommes en jeu», poursuit-il.




Un financement en dollars

Face à un environnement financier turbulent, le groupe Dubreuil a également opté pour le «swap» de devises, autrement appelé «cross currency swap». Derrière ce jargon anglophone, se cache une transaction financière qui permet d'échanger, dans le cas présent, des euros contre des dollars. «La paire euro-dollar étant la plus généralement tradée, elle offre le "spread" (ou écart de crédit, NDLR) le plus faible», explique Patrice Brochard. Autre intérêt: la manoeuvre permet de se prémunir contre les risques de change.




Une stratégie payante

En 2011, la compagnie Air Caraïbes a porté ses parts de marché à 27%, transporté 1,2million de passagers et effectué 15.000 vols. Quant au gain réalisé avec ce montage financier? «L'entreprise a gagné 25% sur les conditions de loyer», répond Patrice Brochard. Cela représente 2,5millions de dollars par an et par avion!

GROUPE DUBREUIL



(Belleville-sur-Vie) Présidents: Jean-Paul et Paul-Henri Dubreuil 2.800 salariés CA: 1milliard d'euros 02 51 47 77 90

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