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Coronavirus- Philippe Delwarde (Quaternaire) : « C'est un tsunami économique ! »
Témoignage Nantes # Services aux entreprises

Coronavirus- Philippe Delwarde (Quaternaire) : « C'est un tsunami économique ! »

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Il y a encore quelques mois, une des problématiques du cabinet nantais de conseil en management Quaternaire était de parvenir à recruter suffisamment de collaborateurs pour accompagner une croissance à deux chiffres. Aujourd'hui, son président Philippe Delwarde témoigne de l'engagement de l'entreprise sur tous les fronts pour assurer sa survie.

Philippe Delwarde, dirigeant de Quaternaire — Photo : Quaternaire

« C’est un tsunami ! Il y a 18 mois, dans le cadre de notre plan d’entreprise, nous avions travaillé sur les risques et constaté que ceux-ci étaient mondiaux. Mais jamais, nous n’avions imaginé un arrêt aussi soudain. Nous réalisons actuellement seulement 10 % de notre chiffre d’affaires habituel, alors que nous étions passés de 6 à 11 millions d’euros en quatre ans. Nous étions sur une dynamique de recrutement forte depuis septembre avec 70 salariés. Et puis plus rien. Depuis jeudi dernier, nous avons mis sur pied une cellule de crise et travaillons 18 heures par jour pour sauver l’entreprise. Avec nos conseils, experts-comptables, avocats…, nous avons élaboré un plan global à court et à moyen terme comprenant quatre axes.

Préserver la santé mentale des salariés en gardant le lien social

Notre premier objectif a été, dans un premier temps, de protéger la santé des salariés en les mettant en télétravail. Ce déploiement a été facilité par les investissements dans des outils collaboratifs à distance que nous avions réalisés à la suite de notre étude de risques. Nous veillons à communiquer tous les jours par mail avec nos salariés et tous les deux jours visuellement. Le confinement se prolongeant, nous sommes soucieux de préserver leur santé mentale en gardant du lien social. Pour cela, nous avons instauré une pause digitale tous les matins à 11 heures, des séances de stretching en début d’après-midi, des apéros par Skype…

Auprès de notre centaine de clients, nous communiquons au cas par cas, avec comme mot d’ordre d’être à leur écoute, de réfléchir à de nouveaux modes d’intervention, de faire avancer les projets stratégiques…

Recours à l’affacturage, prêt Bpifrance, chômage partiel…

Nous avons la chance d’avoir 6 à 7 mois de trésorerie devant nous, mais à cette échéance, nous ne serons pas à 100 % de notre activité. C’est pourquoi, nous avons mis en place plusieurs mesures pour sauvegarder notre trésorerie. Il y a un mois, en voyant la crise s’aggraver, nous avions fait un effort important de recouvrement. Pour la première fois, nous avons également eu recours à l’affacturage. Enfin, nous étudions toutes les solutions proposées par les banques et l’État. Nous sommes particulièrement bien lotis en France car il y en a beaucoup. Le vrai casse-tête, c’est le chômage partiel. Nous avons des coups de chaud toutes les 48 heures avec des injonctions contradictoires. À partir d’aujourd’hui, nous travaillons sur les prêts proposés par Bpifrance de façon à monter un dossier solide et de pouvoir faire des simulations fines.

Paiement des fournisseurs dans la journée

Le délai moyen de paiement de nos partenaires, fournisseurs, sous-traitants est de 18 jours en moyenne. Aujourd’hui, nous payons dans la journée pour maintenir les flux de trésorerie et ne pas paralyser l’économie. Nous avons également fait le choix de protéger l’emploi en validant les périodes d’essai de nos 8 salariés concernés. Pour l’instant, nous faisons avec tout le monde en espérant que nous serons tous là l’année prochaine. Une petite lueur d’espoir ? Nous avons appris que nous étions classés 9e entreprise française où il fait bon travailler dans la catégorie de 50 à 250 salariés. Nous espérons que la force du collectif nous permettra de surmonter cette crise sans précédent. »

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