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Coronavirus : les Chantiers de l’Atlantique maintiennent leur activité à bord des paquebots
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Coronavirus : les Chantiers de l’Atlantique maintiennent leur activité à bord des paquebots

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Malgré le confinement, les Chantiers de l’Atlantique continuent leur activité. Si quelques ateliers ont été fermés le 17 mars, 300 salariés travaillent toujours à bord des paquebots. Les plus de 1 000 salariés qui voulaient débrayer ont dû poser des RTT jusqu’à la fin de la semaine.

— Photo : Amandine Dubiez-JDE

Toujours sur le pont. Le travail continue sur les quais du chantier naval de Saint-Nazaire. Entre 200 et 300 ouvriers des Chantiers de l’Atlantique (3 300 salariés, 1,8 Md€ de CA), sans parler des plus de 5 000 sous-traitants, continuent de travailler à bord des trois paquebots en cours de construction.

Le 17 mars, au premier jour de confinement, pendant que les salariés des bureaux et bureaux d’études basculaient, pour ceux qui pouvaient, en télétravail, plus de 1 000 ouvriers n’ont pas voulu reprendre le travail, de peur d’être contaminés par le coronavirus Covid-19. Pas de chômage partiel, la direction les a contraints à prendre des RTT employeur jusqu’à la fin de la semaine. « Nous ne pouvons pas faire appel au chômage partiel, nous avons toujours nos fournisseurs qui sont présents à 90 % en Europe, et toujours notre carnet de commandes à honorer », indique la direction.

La peur que Saint-Nazaire devienne un cluster

Un salarié des Chantiers de l'Atlantique, en 2017, sur le site de Saint-Nazaire. — Photo : JDE

Une réponse qui indigne Force Ouvrière. Le syndicat demande la fermeture du site. « La loi dit qu’en cas de situation exceptionnelle, il est tout à fait possible de recourir au chômage partiel. Or nous sommes dans une situation exceptionnelle », s’alarme Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO au sein des Chantiers de l’Atlantique. « Sur le chantier ou même au restaurant d’entreprise, nous croisons bien plus que cinq personnes par jour, bien plus que ce que recommande le gouvernement. On peut craindre que Saint-Nazaire devienne un foyer épidémique. Ici, tout le monde a un ami, un proche qui travaille sur le chantier naval », s’alarme-t-elle.

Face à ce débrayage massif, les Chantiers de l’Atlantique ont fermé les ateliers de tôlerie, le site dédié au montage des sous-stations électriques pour l’éolien offshore et l’usine de cabines de Brais. En revanche, l’activité continue sur les paquebots où plus de 200 salariés continuent de travailler, sans compter les près de 10 000 sous-traitants.

Le Celebrity Apex doit être livré le 20 mars

« Sur le Wonder of the Seas, prochain détenteur du titre de plus gros navire de croisière du monde (destiné à l’américain Royal Caribbean), la coque est en train d’être assemblée. Sur le MSC Virtuosa, la coque est terminée, ce sont désormais les agenceurs et électriciens qui interviennent », détaille un porte-parole. La livraison du Celebrity Apex à l’armateur Royal Caribbean reste programmée le 20 mars. Près de 1 300 collaborateurs de l’armateur sont déjà à bord.

« Un paquebot, c’est 360 mètres de long, il est possible d’organiser le travail »

Les Chantiers de l’Atlantique, dont l’État est toujours temporairement le principal actionnaire, assurent respecter les directives imposées par le gouvernement pour éviter toute propagation du coronavirus. « Un paquebot, c’est 360 mètres de long, il est possible d’organiser le travail », assure le chantier naval. Pas de contrôle des températures ou autre mesure spéciale. La direction recommande simplement de réduire les réunions à 5 collaborateurs, de ne pas être plus de 6 dans les grands ascenseurs des paquebots et de laisser un mètre dans la file du restaurant d’entreprise.

Elle réunira en fin de semaine un autre CSE avec les syndicats pour décider de l’organisation du travail pour les collaborateurs la semaine prochaine. Son voisin et peut-être futur allié Fincantieri, a lui décidé de fermer totalement ses sites pendant 14 jours.

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