Cadres : La Vendée prête au temps partagé ?

Cadres : La Vendée prête au temps partagé ?

S'abonner
Pratique courante pour le recrutement d'opérateurs, le recours au temps partagé reste encore marginal chez les cadres en Vendée.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Assez répandue pour les métiers saisonniers ou pour les opérateurs dans l'industrie, le recours au temps partagé chez les cadres s'avère pour le moins anecdotique en Vendée. « S'ils représentent 17 % des effectifs des groupements d'employeurs des Pays de la Loire, les chiffres sont catastrophiques en Vendée », indique Isabelle Le Faucheur, présidente du groupement d'employeurs Nord Vendée. « Notre association par exemple n'en emploie aucun. Et dans beaucoup d'autres, ils se comptent sur les doigts de la main ». Même en tenant compte du tissu économique vendéen, comprenant beaucoup de très petites entreprises, la formule reste marginale... ou naissante, disent les optimistes.




Des experts QSE ou RH face à l'accumulation des normes

Paradoxalement, associations et politiques présentent aujourd'hui le système comme un facteur de performance. En particulier pour des profils tels que responsable qualité, RH, web designers, community manager ou commercial export. Leur mission ? Réaliser un bilan carbone, mettre à jour un document unique d'évaluation des risques ou réaliser des entretiens annuels... « Face à l'accumulation constante des normes de qualité, de sécurité ou environnementales, recourir à un expert une ou deux journées par semaine, ou de façon plus ponctuelle devient un atout de taille pour ne pas se retrouver hors jeu », insiste Isabelle Le Faucheur. « Une étude lancée par le conseil général, Vendée Expansion et la CCI sur les facteurs de maintien et développement de l'emploi en Vendée, citait en exemple la mutualisation des cadres entre entreprises », rappelle Christophe Moriceau, président de l'association CTP Vendée créée début 2013, pour favoriser le placement de cadres en temps partagé. Un concept nouveau dans la région mais déjà éprouvé en France.






1.300 cadres au chômage

Alors pourquoi un tel blocage ?

Certaines entreprises s'avouent réticentes à l'idée de confier un poste stratégique et des données confidentielles à un salarié visitant ses voisins. Un faux argument pour Jean-Luc Michaud, cofondateur de CTP Vendée : « Pas plus risqué que de faire appel à un expert-comptable extérieur... Il s'agit plutôt d'une barrière psychologique, évacue le Vendéen. De plus, une structure comme la nôtre impose une charte de déontologie pour prévenir les risques ». Opérationnelle début avril, CTP Vendée vise un objectif de 200 cadres à placer en 2014. L'association compte sur l'accueil et ses entretiens ciblés sur l'humain afin d'orienter au mieux ses adhérents en recherche d'emploi. Mais aussi sur la mutualisation du réseau de ces derniers, sachant que la plupart des offres d'emploi sont cachées. Ils s'attendent à une demande importante : « 1.300 cadres sont aujourd'hui au chômage en Vendée, et près de 2.300 si l'on prend en compte les catégories A, B et C de Pôle Emploi ». Des initiatives existent cependant déjà. Les fabricants de matériel agricole Rabaud, Brochard Constructeurs, Carré, le groupe Cartel et Hydrokit ont ainsi créé une SAS baptisée AgriVendée, afin de mutualiser leurs actions à l'export. Et ont déjà recruté un technico-commercial pour couvrir la Pologne.