Rennes : Un géomètre de Quarta a mesuré le Mont Blanc
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Rennes : Un géomètre de Quarta a mesuré le Mont Blanc

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Géomètre-expert associé au cabinet rennais Quarta, Olivier Le Moigne a eu le privilège de faire partie d'une mission scientifique début septembre, pour aller mesurer le toit de l'Europe. Une « aventure humaine et sportive » très riche pour ce directeur d'entreprise...
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Historiquement, ce sont des géomètres-experts de Haute-Savoie qui montent en haut du Mont-Blanc de par leur proximité et leur expérience de la montagne. Mais depuis deux ans, ils ont ouvert cette ascension à d'autres géomètres-experts d'autres régions, pour les faire participer à cette belle aventure. Cette année, j'étais le seul Breton à faire partie de l'aventure.




« Technique et physique »

Cela faisait un an que j'y songeais. J'ai fait acte de candidature en mai et celle-ci a été retenue au regard de mon expérience de la montagne et mon passé et profil de sportif. Il faut quand même un peu de condition. C'est à la fois technique et physique, dans l'univers de la haute montagne, avec des conditions météo parfois rudes, un temps changeant et le manque d'oxygène à 4.000 mètres d'altitude. L'ascension a eu lieu le mercredi 9 septembre. Nous sommes partis à 4 heures du matin, du refuge des Cosmiques, à côté de l'Aiguille du Midi. À 9 h 30, nous étions au sommet, à une vingtaine de personnes. Il faisait beau. Nous sommes passés par la voie normale, celle des trois monts : le mont du Tacul et le mont Maudit, puis le Mont-Blanc. Le week-end précédent, nous avons fait une ascension de préparation physique et d'adaptation à la montagne, dans le Valey suisse. Ce qui a permis une bonne acclimatation, indispensable à ce genre d'expédition, pour éviter le mal aigu des montagnes.




« Un grand escalier » de 4.808,73 m...

Le Mont-Blanc est un grand escalier. Il faut beaucoup s'entraîner. Pour ma part, je cours cinq fois par semaine, je fais du marathon. Monter, c'est une chose, mais il faut aussi descendre. C'est presque pire ! Il ne faut pas avoir l'appréhension de la neige et des pentes raides. Il devait faire aux alentours de - 15º C là-haut... C'est aussi une opération de communication pour la profession et ses partenaires techniques ; Leica fournit le matériel de mesure. C'est quand même le toit de l'Europe qui est mesuré officiellement, précis au centimètre, au printemps ou en septembre. Il bouge. Tous les deux ans, ce n'est pas la même mesure. En 2013, il était à 4.810,02 m... Tous les panneaux touristiques indiquent cette altitude. Cette fois, il est à 4.808,73 m. Globalement, il y a à peu près 18 mètres de neige et de glace sous le sommet. Non seulement l'altitude évolue, mais le sommet bouge aussi vers l'est. Si tous les deux ans, l'altitude baisse d'un mètre ou 1,5 m, on pourrait imaginer que dans dix ans, on voit la roche au-dessus du Mont-Blanc, dû au réchauffement climatique. Un sujet d'actualité dans la perspective de la conférence climat à Paris en fin d'année, la Cop 21.




« Un rêve accessible »

C'est une belle aventure, que l'on partage entre confrères et avec les guides de haute montagne. C'est magique ! Grimper sur le toit de l'Europe, pour quelqu'un qui aime la montagne, c'est un rêve d'enfant accessible. Pour moi, c'était un aller-retour express qui a failli ne pas se faire à cause de nos agendas surchargés. Je ne remercierai jamais assez mes confrères pour cette belle aventure humaine, sportive, technique et scientifique partagée avec eux. »

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