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Matthieu Defoly invente le jukebox nouvelle génération
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Matthieu Defoly invente le jukebox nouvelle génération

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Il fallait un petit brin de… folie pour relancer les jukebox ! Mais l'idée est lancée et séduit le monde du luxe. C'est en région rennaise que son créateur, Matthieu Defoly, a posé l'atelier de son entreprise Orphéau pour s'entourer d'experts et monter en puissance.

— Photo : © Orphéau

Le créateur

Originaire du Pays basque, trentenaire, Matthieu Defoly a fait des études de commerce puis enchaîné un parcours professionnel dans le contrôle de gestion et l’analyse de données en France et à l’international. Travaillant un temps à Lille, il devient fan de brocantes et tombe amoureux du bon vieux disque en vinyle. « J’adore ce support audio, son son plus chaud, ses belles pochettes », confie-t-il. Associée à l’envie de créer son entreprise, cette passion le mène à l’idée : relancer le jukebox, mais un jukebox moderne. Pour cela, il choisit la Bretagne pour atelier, même s’il immatricule son entreprise, Orphéau, à Biarritz en terre natale. « Je voulais être près de Paris, avoir une bonne qualité de vie, et travailler en lien avec un pôle d’expertises en mécatronique. Rennes était une évidence », explique Matthieu Defoly. L’atelier de fabrication de la jeune équipe de 4 collaborateurs (plus quatre intervenants intérimaires ou extérieurs) a pris ses quartiers à Noyal-sur-Vilaine, dans les locaux d’Actima, créateur de machines industrielles.

Le produit

Le jukebox nouvelle génération créé par Orphéau — Photo : © Orphéau

Inspiré des meubles musicaux qui ont équipé les foyers jusqu’aux années 1980, le jukebox moderne permet de créer une atmosphère musicale. « Je voulais redonner à la musique un endroit dédié dans la maison, comme celui aujourd’hui consacré à la télévision », raconte Matthieu Defoly. Équipé d’un système mécanique qui attrape les 33 tours, le jukebox d’Orphéau prend la forme d’un meuble design. Celui-ci est fabriqué en bois, chez Turrini dans le Morbihan. Coût de cet élément d’ameublement et de loisir, personnalisé et numéroté : 17 900 euros. Si l’objet a un certain prix, c’est qu’il est unique. « Ce n’est pas une reproduction de jukebox des années 1950 que l’on trouvait dans les bars et restaurants, précise Matthieu Defoly. Je ne cherche pas la nostalgie. Les fonctions et la machinerie sont modernes. Elles sont compatibles avec les technologies modernes comme les CD, clés USB, Bluetooth, etc. Et pilotables à distance avec une application dédiée. Les amplificateurs, eux, sont à l’extérieur, pour un meilleur son. Nous cherchons plutôt un élitisme audio ». À la fin de l’année, Orphéau pense en écouler une trentaine, auprès de particuliers aisés et de professionnels, pour un chiffre d’affaires de 400 000 euros. Il faut dire que le public cible a peu de choix sur le marché. Le seul concurrent d’Orphéau est anglais (Sound Leisure).

Les perspectives

D’ailleurs, le nom d’Orphéau, à part pour sa référence au mythe d’Orphée, sonne très français… histoire de titiller les Anglais ! « Je cherchais un nom qui sonne français quand ils le prononcent ! », s’amuse le créateur. Les choses sont dites. Orphéau a l’ambition de se faire une place en France, mais aussi auprès de publics avertis en Belgique, puis en Allemagne et en Angleterre même, deux marchés très consommateurs de disques vinyles. Objectif : atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires dans trois ans.

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