
Structure du réseau national Envie (2 500 salariés, 50 entreprises d’insertion, 85 M€ de CA), acteur majeur de l’économie sociale et solidaire, Envie 35, située à Rennes, dans le quartier Nord Saint-Martin, en constitue l’une de ses principales chevilles ouvrières. C’est ce qu’ont pu constater Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, venues visiter la PME, fin novembre, à l’occasion de ses 25 ans. Depuis 1994, Envie 35 s'est spécialisée dans la rénovation et la vente d’appareils électroménagers. « On vient changer les pièces défectueuses et les pièces d’usure et on redonne une nouvelle vie aux appareils en les mettant en garantie douze mois », présente Ludovic Blot, directeur général de Ressources T, société coopérative d'intérêt collectif (Scic) qui regroupe quatre activités (Envie 35, Envie 2E Recyclage, Envie Transport, Envie Autonomie). Envie 35 emploie 34 salariés, dont 25 en insertion, pour un chiffre d’affaires de 2,2 M€ en 2019 (+ 12 % sur un an). « Nous sommes sur un schéma croissant car les consommateurs s’intéressent de plus en plus au réemploi et au développement durable », commente David Wantiez, le directeur réemploi.
Lutte contre le gaspillage
Envie 35 s’approvisionne dans les déchetteries et auprès de la grande distribution. Ses équipes recyclent 6 000 appareils de gros électroménager par an (lave-vaisselles, machines à laver le linge...), mais aussi 1 500 appareils électriques plus petits (ordinateurs, téléviseurs). Des appareils revendus à des particuliers, pour la plupart, et à des associations, dans le magasin qui jouxte l’atelier de recyclage. Les clients se montrent séduits par les petits prix (de 30 à 70 % moins chers que dans le neuf), et par la démarche environnementale de l’enseigne.

La lutte contre le gaspillage est d’ailleurs au centre même des process d’Envie 35, qui utilise un système de récupération d’eau pour tester les machines à laver qu’elle répare.
Vers une implantation à Brest
Si son business est sur les bons rails, Envie 35 a cependant évité le pire. En août 2018, un atelier de recyclage a pris feu. Celui-ci a été inaccessible pendant dix mois. Une péripétie pour l’entreprise qui a pu poursuivre son activité dans un atelier relais dans la même rue, préservant ainsi ses équipes d’un chômage technique. L’heure est maintenant au développement. « Nous avons des marges de progression encore importantes », assure David Wantiez. Le projet consistant à dupliquer le modèle d’Envie 35 à Brest, avec un atelier de recyclage et un magasin de vente, est dans les tuyaux. Un tour de table est en train d’être bouclé auprès de ses partenaires : Brest Métropole, la Région Bretagne, l’Ademe et l’État, via la Direccte. Objectif : lever 800 000 euros. Le montant estimé pour son implantation dans le Finistère. Une dizaine d’emplois pourraient être créés avec cette nouvelle activité. Du matériel électroménager mais aussi du matériel médical y serait recyclé, puis vendu.