Innover et se développer en Europe. Voila les deux axes forts du plan stratégique défini par le groupe ISB pour 2018-2022. "Un plan que nous avons volontairement dénommé One Way, pour afficher cette volonté de croissance à l'international", souligne Sébastien Levenez, directeur général du groupe ISB, importateur et transformateur de bois basé à Pacé. Avec deux autres directeurs, Marc Meunier (chargé des finances) et Jean-Louis Camici (chargé des opérations), Sébastien Levenez est aux commandes d'une société qui a besoin plus que jamais de savoir où elle va et de se projeter dans l'industrie de demain. En effet, créée il y a une cinquantaine d'années par François Pinault avant d'être revendue en 2003 au géant britannique Wolseley, elle est aujourd'hui indépendante, présidée par Pierre Gautron (qui détient 61 % des parts de l'entreprise).
Une dette refinancée
En 2015, ce sont les cadres dirigeants qui reprennent l'entreprise, sous forme d'un "crédit vendeur", Wolseley souhaitant se séparer de sa branche bois. Une période de transition s'ensuit, jusqu'en 2017, marquée par une forte restructuration. "Nous sommes alors sortis du crédit vendeur en refinançant notre dette senior avec un pool bancaire. Cela nous a permis de retrouver de bonnes capacités de financement de nos projets", précise Sébastien Levenez.
Passé le tumulte et la revente d'activités, entraînant de facto une baisse de chiffre d'affaires, ISB a enregistré une croissance de 2,4 % par an depuis deux ans. Le chiffre d'affaires de l'entreprise atteint ainsi 222 M € en 2017. "Nous sommes à l'équilibre, assure le DG. Nous sommes même en avance sur nos prévisions."
Cinq marques de bois
En 2017, ISB a développé son marché en France, ouvrant une plateforme en Rhône-Alpes pour se rapprocher de ses clients du Sud-Est, faire valoir ses services et sa proximité. ISB compte ainsi six sites de production en France et six plateformes logistiques, employant 470 salariés (50 au siège de Pacé).
Ce développement a évidemment participé à la croissance du groupe, qui continue d'exercer deux activités principales. La première, historique, est le "trading" de bois et panneaux de bois, c'est-à-dire l'importation de bois et panneaux depuis différents endroits du monde (France, Russie et Scandinavie pour le bois, Chine et Brésil pour les panneaux). Cette activité pèse à elle seule 90 M€ de chiffre d'affaires. Le même revenu est réalisé avec la transformation du bois, l'autre activité phare des usines du groupe en France. Le groupe ISB vend ensuite son bois, transformé ou non, sous cinq marques : Silverwood (produits rabotés), Sinbpla (bois résineux et panneaux), Carib (marque dédiée aux enseignes de bricolage), James (lamellé-collé) et depuis peu Wood 710 (rénovation de bardages bois). Ses clients sont des entreprises de négoce à 63 % (Point.P, Réseau Pro, Larivière...), des industriels à 19 % (Procopi, Ossabois...), et des grandes surfaces de bricolage pour 10 % (Leroy Merlin, Mr Bricolage...).
Doubler la part d'export
L'objectif du groupe est de poursuive son développement au rythme d'une croissance deux fois plus forte que ces deux dernières années (+5,2 % par an jusqu'en 2022). ISB atteindrait alors 275 millions d'euros de chiffre d'affaires, "ce qui est à la fois ambitieux et réaliste", estime Sébastien Lenevez. Car l'équipe a l'intention de repousser les frontières. "Nous allons implanter une plateforme logistique sur la péninsule ibérique - Espagne ou Portugal - avant fin 2018", annonce le dirigeant, qui y recrutera une équipe de quatre personnes. C'est la première étape d'un développement plus large en Europe. "Nous allons commencer par l'activité trading, avant de commercialiser nos produits à valeur ajoutée". La part du CA à l'export passerait alors de 8 % actuellement à 15 % dans cinq ans.
Rénovation et décoration
En parallèle, ISB veut une croissance qui passe par l'innovation. Le groupe vient de recruter une équipe de quatre collaborateurs dédiés à la R&D, "pour trouver les vêtures extérieures de demain". L'innovation permettra aussi d'atteindre de nouveaux marchés. Le groupe a développé un concept de rénovation des bardages bois utilisant les techniques du digital (réalité augmentée), Wood 710. Il devrait en faire une franchise, avec cinq ouvertures par an à partir de fin 2018-2019. ISB a également investi dans une imprimante sur bois (300 000 €), pour lancer dès juin sa nouvelle marque à destination des grandes surfaces de bricolage, Woodalisa : elle permet d'imprimer toute image décorative sur de grandes surfaces de bois. La diversification passera aussi par le marché de la décoration intérieure.
