Côtes-d'Armor
Vincent Delochre (Igam) : « Le numérique permet de muscler notre offre de conseil »
Interview Côtes-d'Armor # Services aux entreprises

Vincent Delochre directeur général du réseau d'experts-comptable Igam Vincent Delochre (Igam) : « Le numérique permet de muscler notre offre de conseil »

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Directeur général de l’Igam depuis fin 2017, Vincent Delochre a placé l’offre de conseil au cœur du projet d’entreprise du réseau d’expertise-comptable.

— Photo : @DR

Trois ans après votre arrivée aux commandes de l’entreprise, comment va l’Igam ?

Comme toutes les entreprises, nous avons pris le premier confinement de plein fouet, puis le second. Il a fallu adapter notre organisation, être réactifs afin de conserver ce lien précieux avec nos 6500 clients en Bretagne, qui est une des forces de l’Igam. L’une de nos chances a été d’être finalement globalement prêts, notamment au niveau informatique, afin de relever ce défi et de continuer à rendre un service de qualité sans interruption.

Votre volonté de faire rentrer l’Igam dans l’ère du digital dès votre prise de fonction s’est-elle révélée stratégique ?

Effectivement. Par son histoire, l’Igam était en retard en 2018 sur cette question de la digitalisation. Nos 300 collaborateurs rendaient un travail de qualité mais nos clients attendaient davantage. En faisant rentrer le numérique dans nos pratiques, nous avons pu dégager du temps utile pour développer l’offre de conseil que j’entends placer au centre du projet d’entreprise Horizon 2025. Nous travaillons ainsi depuis deux ans sur le cloud ce qui nous a permis, lors du confinement, d’être pleinement opérationnels puisque les salariés avaient accès à leurs outils de travail à distance. Nous avons dû juste accélérer le déploiement d’ordinateurs portables afin que chacun puisse pleinement télétravailler.

Sur cette question du télétravail, l’Igam dispose d’ailleurs d’une charte qui l’encadre depuis 2019…

La charte était l’étape finale de la digitalisation de nos pratiques. Pour l’Igam, cette décision de la proposer sur la base du volontariat a été une véritable révolution culturelle en interne. La charte permet de fixer un cadre, un à deux jours par semaine, des exigences mutuelles, etc. Elle nous a aussi permis d’être réactifs lors du premier confinement puisque nos collaborateurs savaient s’organiser à distance. Le télétravail va s’installer durablement dans notre quotidien mais ne peut pas se substituer à du présentiel, des réunions au siège de Lamballe ou en agence, etc. Il faut mixer avec intelligence les deux.

Quels objectifs le projet d’entreprise Horizon 2025 fixe-t-il ?

Celui de mettre le conseil au cœur de notre quotidien. Cette dynamique était déjà lancée mais nous allons accélérer en allant chercher des compétences qualifiées en externe mais aussi en accompagnant nos collaborateurs en place pour qu’ils élargissent leur panel de compétences. Dans cette logique, j’ai structuré le management de l’Igam avec le recrutement d’une directrice des ressources humaines et d’un directeur du conseil. Par ailleurs, à mes côtés, j’ai nommé deux directeurs généraux adjoints en charge de suivre nos 35 agences sur notre zone d’intervention, Bretagne et Loire-Atlantique.

Pour monter en compétences, souhaitez-vous également poursuivre vos projets de croissance externe ?

C’est un axe important mais pas question de grossir pour grossir. Il faut que chaque acquisition ait du sens. Lors de notre implantation à Nantes, l’entreprise rachetée avait une belle expertise dans le monde agricole qui a irrigué dans tout le réseau. En 2019, nous avons ainsi racheté Trégor Audit Conseil à Lannion. C’est 4 salariés pour un chiffre d’affaires de 600 000 euros. Ce cabinet d’expertise-comptable compte un portefeuille de clients orientés vers les nouvelles technologies avec des compétences fortes autour du crédit impôt recherche. En décembre 2020, nous avons intégré le cabinet Lascaux Morlaix, ses 11 salariés pour 900 000 euros de chiffre d’affaires. Là aussi, il y avait une véritable cohérence territoriale afin de réorganiser nos implantations de Paimpol à Brest. Nous allons poursuivre d’autres projets de rapprochement dans les mois à venir. Des fusions potentielles sont par exemple dans les cartons.

Après une année atypique, quel est l’état de santé du réseau Igam ?

2019 avait été une année de forte croissance avec un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, un réseau de 35 agences pour 300 collaborateurs. En 2020, nous atteindrons 21 millions d’euros de chiffre d’affaires. C’est une belle performance due notamment à notre capacité collective d’avoir conservé un haut niveau d’activités lors du confinement. Nous allons intensifier ce travail de conseil, et le faire savoir via des opérations de communication ciblée, car c’est véritablement ce qu’attendent nos clients.

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