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Durrmann a le pied solidaire
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Durrmann a le pied solidaire

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Le cabinet de podo-orthèse Durrmann a investi 600 000 euros dans ses différents sites bretons pour monter en puissance tout en conservant ce lien de proximité avec ses patients.

Durrmann produit et commercialise 2 000 paires de chaussures et 1 500 semelles orthopédiques par an — Photo : Julien Uguet / Journal des entreprises

Fondé en 1985 à Saint-Brieuc, le cabinet Durrmann est spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de semelles et de chaussures orthopédiques. A priori, un secteur d’activité comme un autre où la conception d’appareillages du pied rythme le quotidien depuis 32 ans.

Pourtant, chez Durrmann, présidé par Catherine et Jean, aujourd’hui rejoint par leur fils Pierre, le souci de faire de chaque patient, non pas un client, mais un partenaire sur le long terme, est quotidien. « Nous pourrions rentrer dans un système où nous enchaînerions les consultations pour ensuite faire fabriquer nos produits en Asie, confirme Pierre Durrmann. Nous pourrions être agressifs commercialement en incitant nos patients à changer plus souvent de chaussures et de semelles, sachant que la prise en charge est assurée. Ces choix n’ont jamais fait partie de notre philosophie. »

Des patients uniques

Pour le podo-orthésiste costarmoricain, l’approche se veut à la fois sociale et solidaire. « L’idée n’est pas de s’éloigner d’un modèle économique profitable comme toute entreprise puisque nous commercialisons 2 000 paires de chaussures et 1 500 semelles par an. Toutefois, nos 24 collaborateurs avons cette volonté de faire du sur-mesure pour chaque personne. Certains n’ont que des petits tracas à régler quand d’autres des pathologies plus lourdes. À nous de leur permettre, via notre volonté constante d’innovation, de soulager leur problème une fois chaussé. »

Durrmann investit de manière régulière dans ses outils de production afin de conserver ce temps d’avance qui fait sa force. « Le dernier investissement de 600 000 euros concerne un agrandissement et un réaménagement à Plérin afin de gagner en efficacité, confirme Pierre Durrmann. À Morlaix, nous venons de finir la construction de nos nouveaux locaux de 150 m² attenants à une cordonnerie qui nous appartient. »

Des outils de numérisation

La numérisation 3D est également l’une des forces de l’entreprise. « C’est un chantier majeur en constante évolution. Ce projet nous a permis de gagner en précision et en qualité. » Les « plans » de pieds sont ensuite transmis à l’usine de Loches, Podaction, détenue en GIE avec des confrères de Rennes, Nancy, Grenoble et Le Havre. « Ils reviennent à Plérin pour que le travail du cuir ou des résines puisse s’effectuer. C’est important de conserver cette proximité. »

La recherche et développement fait partie de l’ADN de Durrmann. « On ne se contente pas de dupliquer des modèles. Si un patient veut un design atypique, nous le faisons. Nous travaillons depuis quelques mois sur la commercialisation d’un chausson de bain ou l’utilisation de composants carbones pour alléger le poids de chaussures. » Dans les cartons également, son souhait de lancer une gamme de chaussures de sécurité qui répond à des exigences réglementaires plus fortes que les gammes grand public. « Nous produisons déjà des bottes orthopédiques pour des agriculteurs. C’est aussi cela notre rôle social. »

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