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Vincent Gallot, serial entrepreneur à succès
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Vincent Gallot, serial entrepreneur à succès

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En 15 ans, Vincent Gallot a réussi à faire de Webqam l'un des fleurons du numérique stéphanois et le vaisseau amiral d'un portefeuille d'une quinzaine d'entreprises dans lesquelles ce "serial" entrepreneur détient aujourd'hui des participations.

— Photo : Webqam

Fondateur de l’agence digitale stéphanoise Webqam, Vincent Gallot est un entrepreneur dans l’âme. "Je me suis lancé dans l’entrepreneuriat en 2005 au sortir de trois années en alternance avec une première expérience professionnelle qui ne s’était pas vraiment bien passée. C’est là que je me suis dit que si mon responsable de l’époque avait réussi à devenir chef d’entreprise pourquoi pas moi", lance le dirigeant de 39 ans.

En avance sur son temps, Vincent Gallot ambitionne, à cette époque, de créer un logiciel de réservations en ligne de salles municipales pour les événements privés (mariage, anniversaire, etc.). "Mais les municipalités n’étaient pas prêtes pour ce type de service, j’ai donc pivoté en sortant un logiciel de réservation en ligne pour les clubs de tennis, squash et badminton". Pour soigner sa trésorerie, il décide assez rapidement de se tourner vers la prestation de services en développement web. "C’est comme ça que j’ai lancé Webqam", se rappelle-t-il.

Quinze ans après, la petite entreprise, qu'il a démarrée seul, à la force de ses poignets, emploie 45 salariés et pèse 3,7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Vincent Gallot a, lui, appris le métier de chef d’entreprise et est même devenu ce que l’on appelle communément un serial entrepreneur. Kiute (plateforme de réservation en ligne de salons de beauté et coiffure), Le Gobelet Français (gobelets réutilisables et personnalisables), La Fabuleuse Cantine (restaurant solidaire et responsable), Extraball (la holding qui détient 75 % du club de football Andrézieux-Bouthéon Football Club), MeilleureCopro (plateforme de gestion des charges de copropriété), le groupe de communication Unagi qui détient Le Petit Bulletin (Lyon, Grenoble et Saint-Etienne) et l’agence Tintamarre, The Source (plateforme qui propose des talents créatifs à des marques)… soit une quinzaine de sociétés dont il détient aujourd’hui des participations, avec des niveaux d’engagement différents qui vont de simple investisseur à des fonctions opérationnelles en matière de stratégie de développement.

Patron humain et visionnaire

"Je choisis toujours des projets dans lesquels j'estime avoir une valeur ajoutée en termes de webmarketing, de structuration d’entreprise et de vision business au sens large. Parfois en étant à l’origine de l'idée et d’autres fois par opportunité, en faisant par exemple de la prestation de service avec Webqam en échange de parts sociales. Ce que l’on appelle du take equity", précise cet entrepreneur qui, en quelques années seulement, a réussi à monter un système entrepreneurial vertueux où son vaisseau amiral Webqam sert ses investissements. Et inversement avec des investissements qui viennent garnir le portefeuille clients de Webqam.

Ses choix, Vincent Gallot les faits aussi en fonction des hommes qui portent le projet et des valeurs qu’ils défendent. "Ce qui m’intéresse c’est l’aventure humaine et le fait de révolutionner un secteur en innovant par le digital, mais pas uniquement. J’attache aussi une grande importance aux valeurs sociales et responsables, ce que l’on appelle la RSE. Sur La Fabuleuse Cantine, que l’on va développer en franchise, on s’appuie sur du personnel en reconversion et en réinsertion. J’aime soutenir ce qui a du sens", illustre l’entrepreneur.

Ce besoin de sens, cet attachement aux valeurs humaines, sont des traits qui caractérisent le fondateur de Webqam. "Vincent, c’est un gars profondément humain, qui attache une grande importance au bien-être de ses salariés et qui sait vous embarquer dans ses aventures entrepreneuriales. En tant que patrons du numérique, nous nous sommes souvent croisés. Je l’ai même suivi dans une de ces aventures en investissant dans Leciseau.fr (devenu Kiute, NDLR)", témoigne Guillaume Beyens, ancien président du cluster Numelink et ex-patron de Cienum (qui a fusionné en 2014 avec Adista).

"Vincent, c’est le visionnaire, discret et travailleur de l’ombre, qui me paraît assez éloigné des stéréotypes du chef d’entreprise. Il a une vision moderne de l’entreprenariat et du management. Il s’inspire beaucoup des modèles américains et de l’univers des start-up", abonde le fondateur et dirigeant d’Oxeo Marketing, Grégory Durieu. Un univers que Vincent Gallot a d’ailleurs transposé à son nouveau siège social, le Webqamplex, qui avec son toboggan, sa salle de sport, sa salle de musique et ses nombreux espaces de détente, est aujourd’hui un véritable lieu de vie et un vecteur d’attractivité et de fidélisation des salariés.

Transmettre son expérience aux jeunes pousses

Ce Webqamplex, dans lequel Webqam a investi plus de 2 millions d’euros, va aussi permettre à Vincent Gallot de franchir une nouvelle étape dans son parcours d’entrepreneur en créant cette année son propre incubateur de start-up. "L’idée, c’est de faire profiter de mon expérience d’entrepreneur et des compétences de Webqam en matière de webmarketing, développement commercial et d’accompagnement au montage de dossiers de subventions et même dans la recherche d’investisseurs pour lever des fonds", expose le self-made-man, habité par un désir de transmission et de partage.

Avec cet incubateur, Vincent Gallot espère accompagner deux à trois entreprises par an. "Nous n’irons pas au-delà car nous voulons vraiment nous investir en allant plus loin que ce que proposent les institutionnels, certes pleins de bonne volonté mais qui ont du mal à assurer un accompagnement personnalisé au quotidien pour de jeunes pousses", justifie le dirigeant.

La première société incubée, dont Vincent Gallot est le président et cofondateur, se nomme VisioConstat. C’est la première solution de télé-constatation par huissier de justice à voir le jour. "C’est une petite révolution. Les huissiers vont pouvoir exercer leur métier à distance avec une solution qui leur apporte la géolocalisation, l’horodatage et la visualisation des faits avec la possibilité de prendre des photos et de constituer en ligne le constat", explique Vincent Gallot.

Outil métier dans sa V1, VisioConstat pourrait dans un second temps s’ouvrir au grand public. "L’idée c’est d’en faire une marketplace pour rendre accessible plus facilement le constat pour des cas communs : états des lieux, fuites, etc. Et du coup de permettre à tous d’avoir accès par visio à un huissier qui va leur permettre de défendre leurs droits vis-à-vis d’un assureur, d’un artisan". Une nouvelle aventure entrepreneuriale, qui après Kiute (valorisée 40 M€), pourrait bien devenir la nouvelle pépite au portefeuille de Vincent Gallot.

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