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Saint-Étienne, place forte de la fabrication additive ?
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Saint-Étienne, place forte de la fabrication additive ?

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Avec la création de la Manufacture Additive du Futur, Saint-Étienne affiche clairement son ambition : se positionner, avec ses spécificités, comme l'une des places fortes en France de la fabrication additive.

— Photo : ENMSE

Après s'être affirmée au fil des éditions de sa Biennale comme la capitale française du design, Saint-Étienne se lance un nouveau défi : devenir l'une des places fortes en France de la fabrication additive. C'est en tout cas le sens donné à la création de la Manufacture Additive du Futur (MAF) par un consortium composé de l'École des Mines, l'École nationale d'ingénieurs, l'Université Jean Monnet, le Cetim, le GIE Manutech USD, l'UIMM Loire et les groupes industriels HEF et WeAre. Huit acteurs fondateurs accompagnés par des partenaires tels que Bosch, Siemens, Boa Concept, l'ISTP ou encore les pôles de compétitivité Viameca et Minalogic.

« Bien des régions et villes françaises sont dotées d'un écosystème industriel et académique fort qui travaille sur le sujet de la fabrication additive. Même si nous arrivons à couvrir l'ensemble de la chaîne de valeur, notre volonté est surtout de mettre en avant nos spécificités locales et de montrer en quoi nous nous différencions des autres territoires », expose Philippe Maurin-Perrier, coprésident du groupe HEF.

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Les poudres métalliques pour spécialité

En effet, si Oyonnax (Ain) se positionne clairement sur la fabrication additive polymère et composite, avec le lancement récent par le centre technique industriel IPC de la plateforme Printer, Saint-Étienne, elle, a choisi de capitaliser sur ses compétences historiques, en se concentrant sur la fabrication additive à partir de poudres métalliques. « Sur ce sujet, Saint-Étienne est devant le plateau de Saclay (pôle de recherche et d'innovation situé à 20 km de Paris, NDLR), parce que nous avons un savoir-faire historique dans le travail des métaux et que nous avons aussi des compétences optiques et photoniques, notamment sur les lasers utilisés pour faire fondre les poudres », commente Fabien Soler, directeur du site stéphanois de Minalogic.

« Nous savons fabriquer des poudres métalliques multi-matériaux, composites, qui sont différentes de ce que l'on peut trouver dans le commerce. Nous pouvons aussi fabriquer des machines hybrides capables de faire à la fois de la fabrication additive et soustractive (polissage au laser, NDLR) pour enlever l'aspect rugueux de la pièce. Voilà des compétences que l'on ne retrouve pas partout en France », abonde Philippe Maurin-Perrier.

Un outil dédié aux PME-TPE

Autre facteur différenciant, la typologie d'entreprises ciblées. « Contrairement au plateau de Saclay, plutôt orienté grand donneurs d'ordres, la MAF est dédiée aux TPE-PME. Notre volonté est d'accompagner et accélérer la transition industrielle et numérique de ces entreprises. La technologie de l'additif est un élément de réponse, mais le volet numérique a aussi une place importante », explique Pascal Ray, directeur de l'École des Mines.

La Région devrait financer 50 % des 4,5 M€ qui seront investis en 2019 pour renforcer les plateformes technologiques existantes. La MAF, qui entend s'appuyer sur les compétences complémentaires du consortium régional Initiative 3D, espère au final accompagner 300 entreprises et former 1 000 salariés sous cinq ans.

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