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Dans l'Ain, le groupe pharmaceutique Viatris aspire à l'égalité professionnelle
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Dans l'Ain, le groupe pharmaceutique Viatris aspire à l'égalité professionnelle

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Sur le site aindinois du groupe pharmaceutique Viatris (ex-Mylan), la direction des ressources humaines a mis en place une politique volontariste d’égalité professionnelle. Des disparités persistent néanmoins.

Autour du directeur du site Viatris, Jean-Marc Petit (2e en partant de la droite), la préfète de l’Ain, Cécile Bigot-Dekeyzer (2e en partant de la gauche) et le maire de Châtillon-sur-Chalaronne, Patrick Mathias (à gauche) ont visité l’usine de Viatris en mars — Photo : Déborah Berthier

98/100. C’est le score qu’affiche fièrement le groupe pharmaceutique Viatris (né du rapprochement de Mylan et Upjohn en 2020), sur son site de Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain. Cette note correspond à l’index de l’égalité professionnelle de cette entreprise de 350 salariés qui produit 84 millions de boîtes de médicaments par an. L’indicateur, qui prend en compte cinq critères (écart de rémunération femmes / hommes, écart de taux d’augmentations individuelles, nombre de salariées augmentées à la suite d’un congé maternité, parité parmi les dix plus hautes rémunérations, écart de taux de promotions), doit être déclaré annuellement par les entreprises de plus de 50 salariés depuis mars 2020. En 2021, la moyenne nationale est de 84/100. "Nous ne faisons pas de distinction de genre, comme nous ne faisons pas de distinction de religion, explique Jean-Marc Petit, le directeur du site. Nous mettons tout le monde sur un pied d’égalité et nous basons sur les compétences et les résultats pour la gestion de nos ressources humaines."

Des disparités qui persistent

Dans cette entreprise de l’Ain qui compte 49 % de femmes et 63 % de cadres femmes, environ la moitié des effectifs a été renouvelé ces cinq dernières années, en raison de nombreux départs en retraite. L’an passé encore, la société a recruté 40 nouveaux personnels, dont 50 % de femmes. Pourtant, des disparités persistent en fonction des métiers. "En production et au magasin, nous comptons 70 % d’hommes. En contrôle qualité, 70 % de femmes", indique Agnès Boudaud, DRH du site. Pour gommer cet écart, Viatris a mis en œuvre une politique d’attractivité et de recrutement spécifique. "Nous intervenons auprès des étudiants en chimie, en biologie, sur des salons, pour faire connaître nos métiers et lutter contre leurs représentations genrées." L’ex-Mylan travaille également avec les agences d’intérim pour favoriser le recrutement de femmes. "Nous leur demandons, autant que faire se peut, de nous proposer autant de profils masculins que féminins, ce qui n’était pas nécessairement le cas au préalable." Ce sont sur les emplois postés en 3x8 que le recrutement de femmes est le plus complexe, en particulier sur les équipes de nuit. "Il y a un réel enjeu autour des modes de garde", explique la directrice des ressources humaines, qui travaille sur ces questions dans le cadre des négociations sur l’accord de la qualité de vie au travail. L’entreprise travaille "en lien avec les structures" pour réserver des places pour ses salariés dans les crèches et chez des assistantes maternelles.

Le précédent accord prévoyait déjà l’aménagement de poste (horaires, tâches, télétravail) pendant la période de grossesse, la rémunération des congés pour garde d’enfant malade ou l’aménagement des horaires de travail le jour de la rentrée scolaire.

Une hausse de la production à venir

Cette politique sera poursuivie pour les recrutements à venir. Le site aindinois prévoit en effet d’accroître sa production pour atteindre 92 millions de boîtes de médicaments par an l’horizon 2023-2024. "Nous allons récupérer des lignes de productions des usines d’Irlande et de Suède, que le groupe Viatris a décidé de fermer". Une augmentation des capacités qui va générer de nouveaux besoins en recrutement.

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