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Chez T2S, le gilet jaune ne connaît pas la crise
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Chez T2S, le gilet jaune ne connaît pas la crise

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Fabricant d’équipements de protection individuelle haute visibilité dans la Loire, dont le fameux gilet jaune, l'entreprise T2S a connu une forte croissance ces dernières années. La PME, qui n'attribue pas sa dynamique à l'utilisation de son équipement lors du mouvement social actuel, espère réaliser 20 % de ses ventes à l’export d’ici à cinq ans.

T2S fabrique environ 200 000 gilets jaunes par an — Photo : T2S

C’est devenu l’un des symboles de la contestation sociale en France ces derniers mois. Mais chez T2S, le gilet jaune, c’est surtout un symbole de réussite. Dans cette société qui produit des vêtements haute visibilité et emploie 110 salariés à Sorbiers, dans la Loire, la croissance n’a jamais été aussi florissante. « Nous fabriquons entre 400 000 et 500 000 t-shirts par an et environ 200 000 gilets », annonce Jean-François Lyonnet, directeur général de T2S.

Des pièces textiles jaunes ou oranges, visibles sur tous les chantiers de France, qui sont conçues dans la Loire et produites en grande partie en Tunisie, où T2S compte une usine qui emploie 100 personnes. « Notre site de Monastir est dédié aux t-shirts haute visibilité et aux produits techniques, type parka multi-risques », décrit le dirigeant.

Organisation et personnalisation

Le directeur général de T2S est un homme heureux. En quelques années, sa société a doublé son chiffre d’affaires : il flirte aujourd’hui avec la barre des 30 M€ (29 M€ en 2018). Et les clients se bousculent, qu’ils soient distributeurs de fournitures industrielles (Descours & Cabaud, Mabéo Industries, Groupe RG, France Sécurité) ou utilisateurs finaux (Vinci, Eurovia, Orange, Veolia, Eiffage, Airbus, SNCF, collectivités, etc). C’est auprès de ces derniers que T2S a gagné le plus de parts de marché.

« Les trois clés de notre succès, ce sont des collaborateurs compétents, une forte organisation et des spécificités attractives, telle que la personnalisation. »

« Les trois clés de notre succès, ce sont des collaborateurs compétents, une forte organisation, malgré notre taille moyenne, et des spécificités attractives, telle que la personnalisation », résume Jean-François Lyonnet. Si toute « l’intelligence de l’entreprise » est située à Sorbiers, comme aime à le rappeler le dirigeant, T2S a également su se tourner vers l’Asie pour produire ses pièces les plus lourdes (parkas de travail 4 en 1, vestes pour les activités en extérieur avec ou sans manches...). « Nous avons là-bas des partenaires qui ont une grosse expertise de l’étanche et sont très compétitifs sur le plan économique », étaye le dirigeant.

Le textile connecté pour exporter

T2S s’intéresse également de près au textile connecté. Depuis peu, elle commercialise un gilet et une parka sous la marque Eleksen. « Le vêtement est équipé d’une batterie rechargeable par USB qui alimente les led », dévoile Jean-François Lyonnet. Dès qu’un technicien est trop proche d’un véhicule sur un chantier, deux balises placées sur l’engin envoient une alerte visuelle et sonore. Le vêtement se met alors à vibrer et s’éclairer.

La société ligérienne, qui mise beaucoup sur cette innovation, la teste actuellement au sein du groupe Bouygues. « Avec ce textile connecté, nous espérons conquérir de nouveaux marchés et nous développer à l’export. C’est l’un de nos gros projets. » Jean-François Lyonnet, qui a recruté en fin d’année un directeur export, se donne cinq ans pour réaliser 20 % du chiffre d'affaires à l’étranger. Autre grand chantier : la création d’un nouvel entrepôt de stockage à Sorbiers, dans lequel T2S a investi 1,5 M€. Il doit être opérationnel au printemps.

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