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À Vannes, Michelin retrouve des couleurs
Vannes # Industrie # Investissement

À Vannes, Michelin retrouve des couleurs

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En difficulté il y a cinq ans, l'usine Michelin de Vannes a redressé la barre grâce à une démarche de performances économique et sociale qui nécessite 22 millions d'euros d'investissement.

37 000 tonnes de renforts métalliques sortent chaque année de l'usine Michelin de Vannes — Photo : Ségolène Mahias

À Vannes, le bibendum de la marque de pneumatiques Michelin flotte fièrement sur le drapeau de l’une des plus anciennes usines de la ville. Ici, point de pneus mais un site de 15 hectares et de 50 000 m² d'ateliers où sont fabriqués des renforts métalliques, futurs « squelettes » des pneumatiques. « Notre production est orientée à 85 % vers le marché du poids-lourd et à 15 % sur celui des voitures », détaille Bertrand de Solages, directeur du site vannetais.

La production annuelle s’établit à 37 000 tonnes, en progression de 15 % par rapport à 2015. Le site a, en effet, récupéré des activités complémentaires aux siennes et il ambitionne à nouveau d'augmenter ses volumes.

L’après-2015

Si les voyants sont aujourd'hui au vert, il n'en a pas toujours été ainsi. En 2015, « la situation était préoccupante : le contexte du marché du poids-lourd était très concurrentiel », rappelle Bertrand de Solages. À cela s’ajoutait l’annonce de restructurations par la maison-mère auvergnate et une situation de sous-charge pour Michelin Vannes. Il fallait donc agir pour pérenniser le site.

C’est dans ce contexte qu’a vu le jour Cap 2021. Ce plan s’est basé sur un diagnostic des points forts et des points faibles de l’usine. « C’est un projet collectif qui implique tous les personnels et leurs représentants». Le coup d’envoi a été donné début 2017. 22 millions d’euros seront investis sur cinq ans. 12 millions d’euros ont déjà été engagés. Cette enveloppe a été utilisée pour la réimplantation de l'atelier tringles (qui permettent le serrage sur la jante, NDLR) pour s'adapter à de plus grands diamètres, quatre nouvelles lignes de laitonnage ont été implantées, mais aussi pour plus d'ergonomie et améliorer le cadre de travail.

Concrètement, cet investissement s'est traduit par l'augmentation de l’activité sur les fils qui servent aux renforts métalliques. Ainsi, l’usine est celle qui fournit le plus de fils rectangulaires pour les usines poids lourds. Elle est aussi aux avant-postes en matière de fil fin laitonné. Depuis août 2018, elle alimente une nouvelle usine, celle de Zalau en Roumanie. Des productions sur d'anciens câbles ont aussi été arrêtées et les équipes concernées formées sur d’autres postes. « Nous fournissons une vingtaine d’usines en Europe et certains de nos produits partent dans d’autres parties du monde. Dans le même temps, les gros clients internes ont été renforcés. »

La voie de la croissance

« Nous sommes sur de bons rails. Nous étions en retard au niveau de la sécurité, dans l’engagement des équipes et le présentéisme. Aujourd’hui, nous sommes repositionnés parmi les meilleures usines de France du groupe », se félicite le directeur du site. La réactivité a progressé et permet de répondre aux fluctuations des commandes. Le coût de revient s’est également amélioré (main-d’œuvre directe et fixe, énergie, frais d’exploitation…). Dans le même temps, l’effectif a décru, passant de 480 personnes en 2015 à 444. Pas de licenciements mais des départs en retraite non-remplacés. « L’engagement du groupe est que tout le monde ici ait du travail », assure Bertrand de Solages.

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