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Un ancien de la Seita veut faire un tabac breton 
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Un ancien de la Seita veut faire un tabac breton 

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Quatre ans après la fermeture de l’usine de Carquefou, Ludovic Colin, ancien syndicaliste de la Seita, est devenu patron d’une marque de cigarette bretonne. Son ambition : devenir le "Breizh Cola" du tabac.

— Photo : Breizh Tobacco

Le créateur

Ludovic Colin a eu l’envie d’entreprendre il y a un an, trois ans après son licenciement, comme 316 autre employés, suite à la fermeture de l’usine Seita de Carquefou. C’était un des seuls sites à produire des cigarettes Gauloises made in France. Avec ses anciens collègues, Ludovic Colin réfléchit alors à reprendre une partie du matériel de production pour lancer sa propre marque de tabac. Imperial Tobacco refuse. Les anciens collègues hésitent à se lancer dans l’entrepreneuriat. Ludovic Colin y va quand même, seul. Il investit son indemnisation de licenciement et 45 000 euros d’aide à la création d’entreprise versés par son ancien employeur pour créer Breizh Tobacco. Le nom du futur paquet de cigarettes est déjà tout trouvé : B5, pour la Bretagne à 5 départements. Son ambition : produire et vendre du tabac breton. C’est là que le parcours du combattant commence. Pas convaincues par le projet, les banques refusent d’ouvrir un compte. « J’en ai vu une dizaine », se souvient Ludovic Colin. Avec l’aide de la CPME, à laquelle l’ancien syndicaliste Sud adhère, il finit par trouver une banque. Il mettra ensuite un an pour obtenir toutes les autorisations des douanes nécessaires à son activité.

Le concept

Pour le moment le tabac vient de Belgique, ainsi que les cigarettes, le tabac à rouler et le tabac à pipe. Mais à terme Ludovic Colin aimerait produire et assembler une partie du tabac à Petit Mars, où il s’est installé. « Un agriculteur a commencé la culture du tabac. On devrait récolter l’année prochaine. Ce sera la première fois depuis 10 ans que l’on produit du tabac en Bretagne. Le terrain est propice à cause du réchauffement climatique, c’est un ingénieur agronome qui me l’a dit », souligne le chef d’entreprise. Depuis octobre, il a embauché deux commerciaux qui parcourent la Bretagne. Ses cigarettes sont vendues dans 150 points de vente, soit 10 % des bureaux de tabac de la Bretagne.

Les perspectives

« Il faudrait vendre 30 tonnes de tabac pour être à l’équilibre », indique Ludovic Colin. Il en a vendu à peine 250 kilos pour le moment, en moins de deux mois. Son ambition : devenir le "Breizh Cola" du tabac. Et même si les prix du tabac ne cessent d’augmenter, que les bureaux de tabac peinent à trouver repreneur et que la publicité est interdite, le chef d’entreprise y croit. « On m’a traité de fou quand je me suis lancé, mais je me suis dit que si moi je n’étais pas capable de lancer une marque de tabac breton, personne d’autre ne pourrait le faire ».

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