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Sigmaphi : "Nous sommes dans l’année du retournement"
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Sébastien Longelin directeur général de Sigmaphi "Nous sommes dans l’année du retournement"

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Restructurée et remise sur les rails par Breizh Rebond, le fonds d’investissement soutenu par la Région et les banques locales, Sigmaphi affiche de nouvelles ambitions. Le fabricant d’éléments magnétiques pour des accélérateurs de particules mise encore et toujours sur l’international et ses marchés de niche pour atteindre ses objectifs.

Sébastien Longelin, directeur général de Sigmaphi, pilote le redressement de l’entreprise — Photo : Ségolène Mahias

Fin 2021, le fonds d’investissement Breizh Rebond est devenu l’actionnaire majoritaire de Sigmaphi, fabricant d’éléments magnétiques pour des accélérateurs de particules, qui était dans une passe difficile. Où l’entreprise en est-elle aujourd’hui ?

Breizh Rebond a apporté 3,2 millions d’euros en devenant l’actionnaire de référence de Sigmaphi. À cela s’est ajouté un million d’euros de prêt bonifié. 2022 aura été une année de transition. Durant six mois, il y a eu des actions rapides menées pour baisser les coûts mais sans jamais impacter les ressources humaines ou les effectifs. Ces actions ont permis de relancer la machine. Je suis arrivé en août 2022. J’étais précédemment directeur général délégué à l’international de Precia Molen, une entreprise ardéchoise de pesage industriel et commercial donc tourné vers l’export comme l’est Sigmaphi. L’équipe de direction a été renouvelée à 80 %. Nous avons mis le cap sur une organisation plus collaborative avec les équipes et avons entamé de nombreuses actions : revalorisation des plus bas salaires, accord d’intéressement, RSE, etc. Les process ont été revus, nous mesurons nos performances via des indicateurs que sont les KPI. Nous raisonnons désormais en termes de marchés.

Quelles sont les ambitions de Sigmaphi ?

Nous attaquons désormais l’année de retournement où nous devons sécuriser notre trésorerie et renouer avec les bénéfices. Nous avons un carnet de commandes à plus de deux ans. Le chiffre d’affaires est passé de 13 millions d’euros en 2021, à 17 millions d’euros en 2022 et nous ambitionnons d’être à 20 millions d’euros pour l’exercice en cours. Nous sommes tournés vers l’international pour 90 à 95 de nos ventes. 45 % de nos produits sont commercialisés auprès de centres de recherche. Notre second gros marché, qui est de l’ordre de 45 % également, renvoie au domaine de la recherche médicale puis nous vendons aussi à des acteurs de l’industrie et de l’énergie. Nous allons continuer à développer notre notoriété sur tous ces segments de marché. Nous croyons beaucoup à l’essor de production d’énergie par la fusion dans le futur. Ceci avec des systèmes compacts comme nous pouvons en proposer. D’ici trois ans, nous souhaitons atteindre les 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en sélectionnant bien les projets qu’on nous soumet sur nos marchés de niche.

L’entreprise compte une filiale en Chine. Quelle est la feuille de route de cette entité ?

Cette filiale, qui emploie une vingtaine de collaborateurs, produit désormais uniquement pour le marché chinois. Certaines productions, sous-traitées à ce site, ont d’ailleurs été rapatriées à Vannes, pour gagner en qualité. Nous avons aussi un bureau commercial au Japon. L’Asie représente 20 % du chiffre d’affaires derrière l’Europe et les États-Unis.

Sigmaphi a-t-elle encore des possibilités de grandir sur son site de Vannes ?

Nous avons clairement un problème de place d’autant plus qu’à terme nous devrions passer de 130 à 150 salariés à Vannes. Nous œuvrons à l’optimisation de l’existant. Nous stockons déjà à l’extérieur. Actuellement, nous explorons trois hypothèses pour l’avenir : celle d’avoir un bâtiment supplémentaire avec la contrainte d’être sur deux sites, de disposer d’un bâtiment existant répondant à nos besoins ou bien de trouver un terrain pour construire un nouveau bâtiment, le tout sans trop nous éloigner de notre site actuel car nos salariés résident à côté.

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