Le
promoteur malouin Sacib a bien changé en quatre décennies, mais est toujours resté familial, indépendant et proche de son berceau d'origine. « Nous sommes 20 et nous travaillons à 20 minutes autour de Saint-Malo », précise son actuelle dirigeante Véronique Bleas-Moncorps, fille du fondateur René Moncorps, toujours président du conseil de surveillance.
Le double en dix ans
C'est le périmètre interne de l'entreprise - devenue au passage très féminine - qui a changé d'envergure. Ces dix dernières années, elle a ainsi quasiment doublé son effectif, mais pas seulement. « Nous réalisons le double d'opérations de ce que l'on faisait il y a dix ans. » Soit quelque 200 constructions neuves et 70 terrains à bâtir chaque année. Un quart de son business est porté par le lotissement ; le reste par les immeubles d'appartements. Sur les quatre dernières années, son chiffre d'affaires moyen s'élève à 30 millions d'euros et Véronique Bleas-Moncorps, entrée dans la société en 1994, atteste d'une rentabilité satisfaisante : « Les années les plus compliquées sont loin dans ma mémoire. » Il n'empêche : à l'abri financièrement, la Sacib navigue actuellement « dans le brouillard » de la législation. « Les années qui viennent vont être compliquées », prédit sa présidente, qui n'a pas d'ambitions expansionnistes. « Nous sommes à la bonne dimension. Notre but ces prochaines années est de conserver nos 50 % de parts de marché, rester à taille humaine et anticiper le marché sans attendre les outils de l'Etat. Nous voulons rester le local de l'étape. C'est là que nous exerçons le mieux notre métier ! Il y a un vrai marché, je crois beaucoup au développement de Saint-Malo. Avec la LGV, nous serons l'une des plages les plus proches de Paris. Nous commençons déjà à le sentir. »
Des programmes inédits
Ses programmes immobiliers changent de visage en conséquence, comme sa clientèle. Les « accédants » côtoient de plus en plus les seniors. « Nous avons une série de programmes qui arrivent pour les jeuens. Nous n'avions jamais produit cela auparavant : le marché devient accessible », souligne-t-elle. Son agence intra-muros opère sa mutation aussi. Une rénovation avec extension de 50 m² débute ce mois-ci pour deux mois. Si Véronique Bleas-Moncorps confie avoir pris « un tournant » il y a quelques temps déjà, c'est maintenant qu'elle dit le ressentir.
Géry Bertrande
Immobilier Dans l'agglomération de St-Malo, la société familiale défend ses 50 % de parts de marché et veut poursuivre son développement malgré le flou législatif.
