Sébastien Salaün a créé l’entreprise Real Catcher en juin 2020, « à l’origine pour proposer aux musées et aux galeries d’art de numériser toutes leurs œuvres en haute résolution, pour ensuite les exposer dans des environnements virtuels accessibles via Internet ou un casque de réalité virtuelle », présente-t-il. Au fil du temps, cet expert, qui a notamment cofondé E-mage-in-3D à Camaret-sur-Mer (Finistère), a en effet acquis de solides compétences issues du monde des jeux vidéo. Et investit près de 30 000 euros dans du matériel dernier cri : scanner, drone, imprimante 3D, etc. Sa plus-value ? « Je vais très loin dans le réalisme et le rendu des objets et des matières », explique-t-il, preuve à l’appui.
Des techniques de numérisation diverses
Car si l’activité des musées a été fortement perturbée par la crise sanitaire et a, de fait, ralenti sa prospection, Sébastien Salaün en a profité pour peaufiner son musée virtuel. Il y rassemble diverses œuvres fidèlement reconstituées jusque dans leurs moindres détails. Lumières, textures, mouvements des objets lorsqu’on les manipule… Un résultat bluffant de réalisme lorsqu’on enfile le casque de réalité virtuelle pour visiter son cabinet de curiosités en trois dimensions.
« J’associe plusieurs techniques de numérisation : le scanner qui me permet de modéliser des objets jusqu’à sept mètres de haut, un drone pour les œuvres monumentales, les bâtiments ou les sites, ou encore la photogrammétrie qui me permet de capter des détails aussi petits qu’une tête d’épingle », confie-t-il, soulignant que ses modèles ultra-réalistes ne pèsent généralement que quelques mégaoctets. De quoi supprimer toute latence lors des visites virtuelles.Showrooms virtuels et prototypage
Une technologie et un savoir-faire qu’il souhaite désormais mettre aussi au service du plus grand nombre, et notamment des PME qui pourraient y voir de nombreux avantages en ces temps de distanciation sociale. « Je suis capable de numériser absolument tout, un godet de pelleteuse comme l’érosion d’un littoral », insiste-t-il.
« Je peux créer des showrooms virtuels pour présenter tous types de produits, mais aussi recréer les visages des interlocuteurs de façon très réaliste pour des entretiens ou des démonstrations dans un environnement virtuel. On peut aussi imaginer des bureaux virtuels, des conférences, etc. Je suis également en mesure de faire du prototypage, du contrôle qualité ou de la rétro-ingénierie à partir de pièces détachées abîmées, puis de les reproduire grâce à l’impression 3D avec une précision de 0,025 mm. Je peux aussi produire des petites séries d’objets réalistes de merchandising », détaille celui qui voit également de nombreuses opportunités d’applications dans le secteur du tourisme, de l’événementiel ou encore du handicap.« Cette technologie peut nous libérer d’une partie des contraintes sanitaires actuelles, mais elle permet surtout de mettre en valeur les produits d’une façon nouvelle. Et il y a encore bien des applications à imaginer ! », plaide celui qui sera l’invité du salon spécialisé Laval Virtual, en avril, aux côtés de poids lourds tels qu’Ubisoft.