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PretUp fait renaître le site de crowdlending Unilend
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PretUp fait renaître le site de crowdlending Unilend

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Filiale du groupe nancéien Mentor, la plateforme de financement participatif pour les entreprises PretUp vient de racheter sa concurrente, Unilend, liquidée en octobre dernier.

Le directeur général de PretUp, Fabien Michel, estime que sa plateforme de financement participatif devrait produire entre « 15 et 20 millions d'euros » de prêts en 2019 — Photo : © Jean-François Michel

Dans le petit monde du crowdlending, le financement participatif pour les entreprises, la chute d’Unilend, en octobre 2018, plateforme considérée comme une pionnière dans le domaine, avait fait du bruit. « Le secteur s’est consolidé très rapidement », analyse Fabien Michel, le directeur général de PretUp. « Quand nous avons lancé notre plateforme en mai 2015, il y avait entre 100 et 150 acteurs. Aujourd’hui, nous sommes moins de 10. »

Demande étroite, offre abondante, le tout couplé à une stratégie visant à lever des fonds sans avoir de modèle économique, Unilend a souffert d’un taux de défaut des projets financés élevé, conséquence de la nécessité de produire du financement. « Aujourd’hui, chez PretUp, la maîtrise de nos coûts nous permet d’être proches du seuil de rentabilité », assure Fabien Michel, qui tout en avançant prudemment sur son marché, a su saisir l’opportunité de reprendre les actifs d'Unilend à la barre du tribunal de commerce de Paris, avec l'appui de sa maison mère, le groupe nancéien Mentor (CA : 145 M€ ; effectif : 850).

54 000 prêteurs

La reprise ne comprend ni les locaux parisiens ni le personnel de la société placée en liquidation judiciaire, mais PretUp va conserver la marque Unilend et son système d’offres de prêt par enchères. La plateforme nancéienne reprend également la gestion des encours d’Unilend à la place du prestataire de paiement, SFPMEI. « La première urgence est de reprendre la main techniquement sur la plateforme d’Unilend », dévoile Fabien Michel. Ensuite, il faudra faire fructifier le rassemblement des deux communautés de prêteurs : 10 000 pour PretUp, plus de 40 000 pour Unilend, ce qui permet à la société nancéienne de revendiquer la place « d’acteur de crowdlending français n°1 en nombre de particuliers inscrits avec plus de 54 000 prêteurs ».

Avec un montant moyen prêté d’environ 100 €, PretUp pourra désormais « aller vers des tickets plus importants, de 400 000 à 500 000 € contre 150 000 à 200 000 € aujourd’hui », précise Fabien Michel. Moins de 4 ans après son arrivée sur le marché du crowdlending, PretUp a déjà réalisé une production de 8,7 M€ de financement pour 230 projets. Après le rachat d’Unilend, le directeur général de PretUp s’attend à une année 2019 bien plus chargée : « Nous devrions atteindre de 15 à 20 millions d’euros de production ».

Les effectifs vont doubler

Contrairement à une plateforme comme Lendix, qui tient plus de 40 % du marché, PretUp ne souhaite pas s’ouvrir aux fonds institutionnels : « Cela pourrait représenter une diversification intéressante, mais nous allons déjà stabiliser l’entreprise autour de sa communauté de prêteurs ». L’effectif va doubler pour passer à une dizaine de collaborateurs. Perçu comme une solution de financement très innovante, le crowdlending peine à s’imposer en France : entre l’aversion au risque des épargnants et le volontarisme des banques, la croissance des volumes a atteint 25 % en 2018, pour tout juste 110 millions d’euros prêtés. « Nous finançons le développement des PME, des reprises en cofinancement, mais aussi de l’immatériel », détaille Fabien Michel. « Il y a des trous dans la raquette et nous sommes là pour les combler. » PretUp finance 5 % des dossiers qui lui sont soumis : entre les arnaques et les sociétés lourdement endettées qui cherchent à se renflouer, les équipes de la start-up doivent faire preuve de vigilance.

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