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Pourquoi Giphar veut créer 100 emplois en Anjou
Maine-et-Loire # Logistique # Implantation

Pourquoi Giphar veut créer 100 emplois en Anjou

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Le distributeur de médicaments Giphar va construire une plate-forme logistique de 6 500 m² à Saint-Léger des Bois, à l’Ouest d’Angers. Ouverture prévue début 2019. La société annonce la création de 70 emplois directs en Anjou, plus une trentaine d’emplois indirects.

Basée dans l’Oise, Giphar distribue des médicaments et autres produits (cosmétique, matériel pour le maintien à domicile…) aux pharmacies françaises. Cette coopérative de 450 salariés construit actuellement un site logistique de 6 500 m² en Maine-et-Loire — Photo : Giphar

C’est une bonne nouvelle de plus pour l’économie locale, le distributeur de médicaments Giphar annonce la création prochaine d’une centaine d’emplois en Anjou. Cette entreprise, qui alimente chaque jour les pharmacies françaises, débute en ce moment la construction d’une plate-forme logistique de 6 500 m² à Saint-Léger des Bois, à l’ouest d’Angers. La bagatelle de 9,2 millions d'euros doit être investie au total, de l’achat du terrain jusqu’à l’équipement du site (chambres frigorifiques, convoyeurs…).

Prévue pour être inaugurée au 1er janvier 2019, cette plateforme devrait rapidement employer 70 personnes en Anjou : des préparateurs de commande, un responsable de site et son service administratif, et même des pharmaciens. En aval, l’activité générera également une trentaine d’emplois indirects dans les entreprises locales, principalement des chauffeurs-livreurs. « Nos entrepôts actuels, situés au nord de Paris, dans l’Oise, et dans le Sud, dans le département de l’Hérault, arrivent à saturation. Il faut augmenter nos capacités », explique Laurent Cuiry, directeur des développements chez Giphar, une entreprise de 450 salariés.

Se rapprocher de ses clients

Mais, au fait, pourquoi avoir choisi l’agglomération d’Angers ? Pourquoi ne pas pousser les murs ailleurs ? Sur son siège de Grandvilliers dans l’Oise, par exemple… « On cherchait un emplacement stratégique dans le grand Ouest, car on y livre 300 officines entre Brest, Le Mans, Tours, Niort et La Rochelle. C’est un moyen de se rapprocher de nos clients, pour leur permettre d’accéder à plus de services, de meilleurs délais de livraison », poursuit le directeur. Objectif : étendre notamment la formule premium de la coopérative d’achats : une commande passée jusqu’à 20 heures en pharmacie arrive avant 8 heures le jour suivant à l’officine. Plus besoin de réserver avant midi pour recevoir son colis le lendemain matin. « Le pharmacien peut ainsi commander exactement les quantités dont il a besoin, commente Laurent Cuiry, qui y voit également un relais de croissance. Quand un professionnel passe au service premium, il achète aussi davantage chez nous, et moins ailleurs… »

Connexions autoroutières

Certes, mais il n’y a pas qu’Angers dans l’Ouest… « On a cherché l’emplacement idéal pour livrer en parcourant le moins
de kilomètres possible, pour des questions coût et de bilan carbone », ajoute-t-il. Pour cela, l’entreprise a recours à un logiciel d’optimisation des systèmes de transport, qui l’invite à s’implanter dans un cercle passant par Angers, Nantes et Les Herbiers. Étape suivante : identifier les sites connectés aux axes autoroutiers. « La Région nous a alors listé les terrains et entrepôts disponibles, raconte Laurent Cuiry. Angers Loire Développement et les mairies m’ont accompagné sur le terrain. Les collectivités ont mis le paquet, j’ai visité une vingtaine de sites en cinq jours !» Au passage, le logisticien a pu bénéficier d’un coup de pouce financier non négligeable : 200 000 euros d’aide à l’implantation de la part de l’Union européenne, 1 000 euros par emploi créé de la Région Pays de la Loire. La mairie de Saint-Léger-des-bois a, elle, baissé le prix du terrain retenu pour le rendre plus attractif.

Le modèle coopératif dope la croissance

Créé en 1968, le groupement indépendant de pharmaciens Giphar a le vent en poupe. Son chiffre d’affaires a bondi de 265 millions d'euros sur l’exercice 2011-2012 à 541 millions d’euros sur 2016-2017. Et cette coopérative pluri-métiers compte passer la barre du milliard d’euros d’ici à 2021. Ce qui explique la saturation de ses entrepôts. Son modèle coopératif ne semble pas étranger à ce boom. Notamment parce que Giphar soigne ses clients… qui ne sont autres que ses propres actionnaires. « Certes, on a l’obligation d’alimenter une réserve légale, mais dès qu’il y a un excédent de gestion, on le répartit auprès des adhérents. La coopérative reverse 100 % des remises obtenues auprès des fournisseurs. On leur vend les produits le moins cher possible », indique Laurent Cuiry. Intarissable, ce dernier constate que la croissance de chiffre d’affaires de son réseau d’officines dépasse celui du marché de la pharmacie et du commerce de détail… Giphar soigne aussi ses actionnaires-clients en proposant des formations, pour connaître les nouveaux produits, pour pouvoir réaliser les vaccinations en pharmacie, etc. De multiples explications à la croissance du groupement, qui a accueilli une centaine d’adhérents supplémentaires en 2016-17. Déjà, deux nouveaux projets d’entrepôts logistiques figurent dans les cartons. Le prochain à l’horizon 2020 autour de Lyon, le suivant entre Toulouse et Bordeaux en 2021.

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