« La blockchain, notamment celle du bitcoin, incarne la confiance. C’est comme un grand livre où tout serait écrit et validé par tous. On peut savoir que Monsieur A détient bien un bitcoin, et qu’il l’a bien revendu, dans les règles à M. B. Le bitcoin est immuable, incassable, traçable. Impossible de tricher. » Owen Simonin n’a que 22 ans mais il est déjà l’un des grands spécialistes du Grand Est de la blockchain, sur laquelle il a passé des nuits entières. Né en Corse, il est à la tête de Just-Mining, une start-up de 10 salariés spécialisée dans le minage de cryptomonnaies, basée en Moselle, à Florange. Les machines de Just-Mining vérifient la validité de transactions en monnaies virtuelles contre une récompense pécuniaire. En 2018, soit un an après sa création, la start-up mosellane a réalisé 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré son jeune âge Owen Simonin fait figure de référence dans le domaine de la cryptomonnaie. En atteste ses conférences dispensées lors de Tedx, à l’Université Jean-Moulin-Lyon-3, ou, en septembre dernier, à Amnéville (Moselle).
« Là-bas, je comprends tout : l’import, l’export et surtout qu’un bout de plastique ne vaut pas la même chose partout. Je comprends aussi que le commerce est fondé sur la confiance »
Le jeune homme anime aussi depuis trois ans une chaîne YouTube, « Hasheur », qui compte plus de 133 000 abonnés. Owen Simonin y dévoile le fonctionnement de la blockchain et vulgarise sur le réseau social les stratégies de business liées aux technologies et à ses expériences personnelles.
Une maîtrise du commerce et de l’informatique hors normes
Il faut dire qu’Owen Simonin a le goût de l’entrepreneuriat dans les gènes. Son premier business, il le lance à l’âge de 10 ans : « Je me suis lancé dans les jeux vidéo. Certains joueurs achètent des armes, des armures ou d‘autres objets virtuels pour des jeux en ligne, afin de développer leurs personnages. Sur World of Warcraft, je suis parvenu à dupliquer les objets et à les vendre, via leur serveur, en quantité. Après avoir vendu pour plusieurs milliers d’euros, j’ai rapidement été banni du jeu. »
À 13 ans, son oncle l’emmène à la foire internationale du commerce à Canton, en Chine. C’est une révélation. « Là-bas, je comprends tout : l’import, l’export et surtout qu’un bout de plastique ne vaut pas la même chose partout. Je comprends aussi que le commerce est fondé sur la confiance », explique-t-il avant de passer à l’action. Pendant ses études de commerce, à l’Edhec, Owen Simonin, qui maîtrise les méandres du web, importe une foultitude d’objets de Chine en passant par le web, et les revend aux autres étudiants. Tout y passe ou presque, des batteries de téléphone, jusqu’à des vagins en plastique… Des activités lucratives qui lui permettent de faire des marges très importantes.
Puis, le jeune homme s’intéresse ensuite aux paris sportifs et invente un système pour optimiser la remontée des scores en temps réels. Puis il découvre la blockchain et décide de structurer un business au sein de Just-Mining. Cette année encore, il participera au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas entre le 7 et le 10 janvier.
