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Nantes veut se positionner comme fer de lance du nautisme de demain
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Nantes veut se positionner comme fer de lance du nautisme de demain

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Nantes se voit en figure de proue du nautisme de demain. La métropole lance un "sailing lab" consacré aux innovations nautiques et accueille un nouveau chantier naval qui veut construire des catamarans à foils. La collectivité réfléchit aussi à un nouveau concept de bateau-bus avec Neopolia, en attendant l'ouverture en 2021 de "L'Usine électrique" son lieu vitrine du Bas-Chantenay.

— Photo : AIA Life Designer

Le nautisme devient officiellement la nouvelle filière industrielle prioritaire pour Nantes. Si l’idée peut paraître évidente pour la ville qui a construit le Bélem, qui vit sur et avec la Loire, elle est pourtant très récente. « Elle avait été évoqué il y a six ans », se rappelle Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Lancés il y a un an, les premiers projets concrets liés à la filière nautique commencent donc à émerger. « Nous prenons le créneau des usages. On voit bien que les transitions digitale et écologique font bouger les lignes. Nous avons la capacité d’initier des réponses nouvelles à ces problématiques », explique l'édile.

Le chantier naval Blackpepper s'installe dans le Bas-Chantenay

Armel Tripon, skipper et associé de Blackpepper — Photo : JDE

Le tout premier projet va se concrétiser en août. Le chantier naval Blackpepper, dirigé par Michel Douville de Franssu et le skipper nantais Armel Tripon, triple de taille et ouvre un nouvel espace de 1 500 m² dans le quartier du Bas-Chantenay. À l’origine spécialisé dans la construction de bateaux de course, Blackpepper (8 salariés) va pouvoir, avec ce nouveau chantier naval, terminer le bateau Imoca d’Armel Tripon mais aussi se lancer dans la construction d’un catamaran à foils en matériaux biosourcés. Ce projet innovant, baptisé Neptune, rassemble aussi l’Université de Nantes et des laboratoires de recherche.

Ouverture de l'Usine électrique en 2021

Photo : Airbus

Blackpepper sera ainsi voisin du géant Beneteau, qui a installé son unité de fabrication de Figaro 3 sous le pont de Cheviré, mais aussi de l’Usine électrique qui devrait voir le jour en 2021. Ce lieu se veut le bâtiment-totem du nautisme de demain. Il accueillera des entreprises du nautisme telles que AirSeas, la PME toulousaine qui a inventé les voiles de kite qui équiperont les bateaux reliant les sites Airbus de Saint-Nazaire à leur antenne américaine. Elle sera aussi l’hôte de Bureau Veritas Solutions Marine & Offshore (anciennement HydrOcean), la PME créée par Erwan Jacquin, mais aussi Nextflow Software (20 salariés), l’autre entreprise créée par cet ancien ingénieur de Centrale Nantes qui édite des logiciels spécialisés dans l’écoulement des fluides. « Le permis de construire de l’Usine électrique vient d’être déposé », précise Johanna Rolland.

Un nouveau concept de bateau-bus avec Neopolia

Enfin, alors que quatre autres navettes fluviales vogueront bientôt entre Trentemoult, le Bas-Chantenay et l’île de Nantes, c’est un nouveau concept de bateau-bus qui va être étudié. Il s’agit d’une esquisse, baptisée Navway, développée par Neopolia Marine, le cluster qui réunit 70 entreprises. Ce bateau-bus prendrait la forme d’une sorte de gare flottante, qui permettra de desservir des points de collecte entre Nantes et Couëron avec des navettes secondaires. « On voudrait y inclure des services tels que des locaux commerciaux, des services publics, du soutien scolaire, de la livraison de colis », explique Fabrice Ghozlan, responsable commercial du bureau Mauric, qui pilote le projet. Il sera présenté à l’appel d’offres lancé par Nantes Métropole sur les nouvelles mobilités fluviales. Entreprises, associations, acteurs publiques, cet appel à projet concerne toutes les structures et vise autant les déplacements que le tourisme et la logistique. La sélection sera faite au printemps 2020.

En attendant, d’autres projets innovants seront étudiés dans le cadre du premier "sailing lab" européen dévoilé par Nantes Métropole. « Le principe sera le même que le Nantes City Lab qui a vu émerger une dizaine de projets comme la navette autonome », précise Johanna Rolland. Il sera lancé à la rentrée 2019, en lien avec les acteurs de la filière à l’instar de l'association d'entreprises innovantes du nautisme NINA, et en collaboration avec l’Université de Nantes et Centrale Nantes. « Nous pourrions y aborder des problématiques liée à la santé des skippers mais aussi travailler sur les problèmes de réglementation sur les nouvelles formes de bateaux créée », précise Thierry Brousse, vice-président de l'Université de Nantes.

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