Maître Jacques, entreprise agroalimentaire rennaise de boucherie-charcuterie, vient d'installer une partie de sa production dans de nouveaux locaux. Un agrandissement qui porte à 12.000m² la surface de l'usine, aujourd'hui trois fois plus grande qu'il y a dix ans. Son P-dg, Jean-Paul Laumaillé, ne compte pas s'arrêter là et voit déjà bien plus loin pour le traiteur moustachu. Lui qui en est à la cinquième extension de l'usine depuis qu'il l'a reprise en 1999, vient de racheter les locaux voisins d'un éleveur de poissons exotiques. 2.000m² qu'il utilise pour l'instant pour du stockage mais qui pourraient bien, d'ici à deux ans, se transformer en nouvel agrandissement de l'usine.
Racheter le chemin de fer
«Je voudrais aussi racheter la ligne de chemin de fer qui traverse le terrain, indique Jean-Paul Laumaillé. Elle représente 2.000m² supplémentaires qui pourraient me servir à créer de nouvelles places de parking pour les salariés, ce qui fait défaut aujourd'hui». En attendant, la procédure est longue et le dirigeant devra parlementer avec Rennes Métropole et les Réseaux Ferrés de France pour acquérir l'ancienne ligne ferroviaire... Au total, Maître Jacques a investi 6M€ dans l'agrandissement de son usine, auxquels il faut ajouter 1M€ de matériel.
Accentuer l'activité ?nouvelle boucherie ?
Le nouveau bâtiment de 5.000m² sert désormais à la production de viande élaborée. «Les deux ateliers de nouvelle boucherie sont ainsi regroupés ici, ce qui nous permet par ailleurs d'agrandir la ligne de production de saucisse, qui marche bien», souligne Jean-Paul Laumaillé. Maître Jacques a réussi ainsi en quelques années à diversifier son offre de produits. De la petite charcuterie industrielle de Tinténiac, qui faisait essentiellement des pâtés en verrines, Maître Jacques est devenu un acteur important des rayons boucherie-charcuterie en GMS.
Du dromadaire en pavés
Il propose aujourd'hui plus de 700 produits (dont différents conditionnements), du gibier à la saucisse en passant par les viandes fumées, les brochettes et les rôtis. «Nous n'avons pas de concurrent qui traite l'ensemble de nos viandes, constate Jean-Paul Laumaillé. Mais nous avons des concurrents spécialisés dans chacun de nos domaines». Maître Jacques travaille tous types de viandes, du porc bien sûr (Bretagne oblige!), mais aussi du boeuf, du canard... «Nous lançons tout juste le dromadaire et l'élan en pavés», annonce le P-dg, qui a déjà orienté son entreprise vers des produits aussi originaux que le renne, l'antilope ou le wapiti. «Nous accentuons aussi notre gamme nouvelle boucherie, avec des rôtis Orloff, des crépinettes, des brochettes, et depuis peu des steaks hachés de porc», précise Jean-Paul Laumaillé. Une gamme qui vient compléter les traditionnels pâtés de gibier à cuire, pâtés de campagne ou les viandes à griller.
Installation au sud en 2011
Pour faire face à sa croissance, Maître Jacques prévoit aussi de s'installer dans le sud de la France. Si l'entreprise couvre l'Hexagone avec ses commerciaux, elle est actuellement en discution pour reprendre une société agroalimentaire au sud de Lyon afin de résoudre ses problèmes de logistique. «Nous travaillons des produits frais, alors pour fournir le sud, nous avons besoin d'une autre structure». Les produits Maître Jacques sont distribués en GMS, essentiellement en rayon boucherie-charcuterie traditionnel chez l'ensemble des enseignes (60% des ventes). «Nous sommes référencés chez Monoprix à Paris depuis cette année», souligne le dirigeant, qui ne souhaite pas faire de marque de distributeur ou de premier prix. «Cela est essentiel pour garder notre image de qualité».
Travailler l'image
Le reste des produits est disponible en libre-service. «Nous allons travailler pour que l'on nous voit plus en libre-service et rééquilibrer avec la boucherie traditionnelle». Pour cela, pas question de baisser les prix, mais plutôt de travailler l'image de marque. Maître Jacques met ainsi 100% de son budget communication dans un bateau. «Après la Route du Rhum, nous allons proposer des sorties en mer pour nos clients et salariés, prévoit Jean-Paul Laumaillé. Toute notre communication repose sur ce bateau. Des stickers sont aussi apposés sur nos produits en libre-service. Ce bateau, c'est comme une machine. C'est un outil de travail et il faut qu'il produise du développement».
Maître Jacques
(Rennes) P-dg: Jean-Paul Laumaillé Effectif: 120 salariés (300 avec les intérimaires, soit 175 ETP sur l'année) CA 2010: 35M€ Tél.: 02 99 54 16 55
www.maitre-jacques.fr
