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Loiretech amorce un décollage vers de nouveaux marchés
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Loiretech amorce un décollage vers de nouveaux marchés

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Marine, santé et énergies renouvelables : dépendante à 80 % du secteur aéronautique et spatial, la PME Loiretech au sud de Nantes, spécialiste du moule et de l’outillage complexe, s’oriente vers de nouveaux marchés. Elle est soutenue financièrement dans sa démarche par l’Etat et la Région.

A ce jour, l'activité de Loiretech est tournée à 80% vers l'aéronautique et le spatial — Photo : Loiretech

Basé à Bouguenais, au sud de l’agglomération nantaise, Loiretech tente de trouver une solution à la crise que traverse l’aéronautique. Laquelle pourrait s’étirer dans le temps. « Airbus et ses sous-traitants espèrent un retour à la normale à partir de 2023 », explique Marc Moret, président et actionnaire majoritaire de cette PME de 120 salariés.

L’activité de Loiretech, l’industrialisation de pièces composites et métalliques, est tournée à 80 % vers les marchés de l’aéronautique et de l’aérospatial, avec des clients comme Airbus et Safran. La PME est aussi présente dans l’automobile (15 % de l’activité) et le naval-militaire avec Naval Group (5 %). « Nous avions déjà subi une chute d’activité à la fin de l’exercice 2019 suite à l’abandon de la production du Boeing 737 Max. Il a eu une répercussion sur début 2020, avec la fin de deux contrats liés à Boeing, se souvient Marc Moret. En mars, arrive la crise Covid, l’arrêt immédiat du transport aérien de passagers et le report de commandes des compagnies aériennes à Airbus et à ses sous-traitants, ce qui a conduit ces sociétés à stopper leurs investissements. » Loiretech voit ainsi son chiffre d’affaires passer de 15 M€ en 2019 à 11,2 M€ en 2020. Il pourrait poursuivre sa baisse en 2021. « Nous avons malgré tout saisi des opportunités dans le domaine spatial avec Ariane, qui ont compensé en partie la forte chute de l’activité aéronautique », remarque Marc Moret.

Trois axes de diversification

Crise de l’aérien, déménagement sur un nouveau site à Bouguenais en août 2018 ayant nécessité d’investir : Loiretech doit se diversifier pour soutenir ses finances et initie en conséquence un programme de diversification baptisé Odyssée. « Notre métier de référence reste l’aéronautique, mais nous voulons nous appuyer sur nos compétences en matière d’industrialisation de pièces composites pour viser d’autres marchés », résume Marc Moret. Trois secteurs sont identifiés.

Tout d’abord, la marine marchande et militaire. « Nous travaillons depuis plusieurs années avec Naval Group sur des hélices de propulsion en composite qui ont l’avantage d’avoir une meilleure performance que les hélices métalliques. Nous envisageons d’industrialiser et de produire ces pièces pour des applications militaires et marchandes dans l’objectif de réduire la consommation des navires. »

Deuxième axe possible de diversification, le marché de la santé. « Nous sommes en lien avec plusieurs acteurs de ce secteur pour proposer des solutions de pièces composites destinées à des dispositifs médicaux utilisés en hôpital qui ont des performances supérieures à celles des pièces métalliques », indique Marc Moret.

Troisième et dernière piste envisagée, le secteur des énergies renouvelables. « Nous ne visons pas les pâles d’éoliennes de grande dimension, précise tout de suite le dirigeant, mais des acteurs de l’énergie vont être consommateurs de pièces composites plus petites comme par exemple pour la construction d’hydroliennes. »

L’objectif fixé par Marc Moret avec ce projet de diversification, soutenu par l’État à hauteur de 800 000 euros dans le cadre du fonds de soutien à l’aéronautique et 700 000 euros par la Région Pays de la Loire (sous forme d'avance remboursable), est de « récupérer, à échéance, 2024 environ 25 % de notre volume d’activité. »

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