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Les Laboratoires Pichot dopés par le gel hydroalcoolique
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Les Laboratoires Pichot dopés par le gel hydroalcoolique

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Les Laboratoires Pichot, une PME familiale basée dans le Puy-de-Dôme, a choisi de faire patienter ses clients traditionnels pour répondre à la mission sanitaire de fournir en priorité des flacons aux producteurs de gel hydroalcooliques. Elle a depuis lancé un investissement de cinq millions d’euros.

La réactivité est un des atouts de l’entreprise auvergnate — Photo : ©Laboratoires Pichot

La crise de la Covid-19 a accéléré le développement des Laboratoires Pichot qui, l’an dernier, ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 50 %, à 6 millions d’euros (dont 15 % réalisés à l’export), à cause des gros besoins de conditionnement de gel hydroalcoolique.

Une activité jusqu’alors marginale pour la société du Brugeron (Puy-de-Dôme), mais devenue prioritaire « car vécue comme une mission sanitaire imposée par le Covid. Notre croissance aurait d’ailleurs pu être beaucoup plus importante si on avait pu répondre à la demande », affirme Michel Ruiz, son président, qui anticipe un recul de l’activité sur 2021, « car d’énormes stocks de ce désinfectant ont été constitués ».

Hausse des capacités de production

« Durant le premier confinement, faute de capacités de production suffisantes, nous avons été contraints de refuser un million de flacons par jour de commandes. Nous avons produit volume quotidien de flacons compris entre 200 000 et 300 000 pendant trois mois et demi, ce qui nous a permis de livrer 15 millions de pièces destinées à conditionner le fameux gel », explique le dirigeant de la PME d’une quarantaine de personnes, nichée dans le Parc naturel régional du Livradois Forez. « Les gros producteurs comme la Chine et l’Italie étant dans l’incapacité de répondre à la demande. On a fait ce qu’on a pu pour répondre à cette mission sanitaire, en laissant de côté nos clients traditionnels, sans bouger les prix et en travaillant sept jours sur sept, 24 heures sur 24 », raconte-t-il.

Fournisseur de flacons en matière plastique pour tous types d’applications, se présentant comme le leader français des piluliers pour les compléments alimentaires, l’entreprise créée en 1972 a installé deux nouvelles lignes de fabrication de 100 000 flacons chacune. Ce qui porte leur capacité totale à 500 000. Amorcé l’an dernier, le programme d’investissement de 5 millions d’euros, qui bénéficie de subventions régionales, se poursuivra jusqu’à la mi-2023. Outre la modernisation de l’outil et la formation du personnel, il comprend une extension des bâtiments, qui passeront l’an prochain de 3 000 à 5 500 mètres carrés. La capacité montera alors à un million de flacons par jour, grâce à de nouvelles lignes robotisées, équipées de capteurs et de caméras, tandis que l’effectif augmentera d’une dizaine de personnes.

Matière recyclée

Rejoint voici cinq ans dans l’entreprise par son fils Anthony, devenu directeur industriel et responsable de la R & D, Michel Ruiz va s’orienter vers des équipements qui puissent intégrer de plus en plus de matière première recyclée. En particulier grâce à la technologie multicouches qui permet d’employer une matière qui n’a pas le grade alimentaire mais qui satisfait les besoins de bonne tenue du flacon. Elle se trouve alors placée entre deux autres couches qui, elles, répondent aux exigences organoleptiques à l’intérieur du flacon et à d’autres relatives à son aspect extérieur. « On souhaite aussi incorporer des plastiques bio sourcés, qui ont un coût de revient 20 à 30 % supérieur, mais pour lesquels il existe une demande », complète celui qui dirige l’entreprise depuis 1994.

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