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L’Équipage donne une seconde vieaux cuirs d’exception français
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L’Équipage donne une seconde vieaux cuirs d’exception français

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Basé à Vannes au sein du Village by CA Morbihan, l’Équipage valorise des cuirs français issus des plus grandes maisons du luxe. L’utilisation de ces stocks évite la surproduction. Ces pièces sont ensuite transformées en accessoires de maroquinerie.

Mahaut Portier est la fondatrice de l'Équipage, une entreprise qui valorise les cuirs français haut de gamme non retenus par l'industrie du luxe — Photo : L'Equipage

Le cuir, Mahaut Portier est tombée dedans depuis son plus jeune âge. Depuis, la petite fille de tanneurs lyonnais apporte sa pierre à l’édifice et sa touche personnelle. Voilà trois ans, elle a créé L’Équipage, une jeune pousse hébergée par Le Village By CA du Morbihan, qui valorise les stocks dormants des plus grandes tanneries françaises. "Je fais de l’upcycling du cuir. C’est une vraie démarche environnementale car je rachète des matières déjà disponibles qui n’ont pas été utilisées par les plus grandes maisons de maroquinerie françaises", résume Mahaut Portier.

Formée à l’École du Louvre, cette spécialiste du mobilier du XVIIIe siècle, s’est prise de passion pour cette matière "qui met en évidence l’artisanat et le tannage qui sont deux savoir-faire du patrimoine français." C’est ainsi qu’elle rachète des stocks de cuirs français auprès de tanneurs ou de l’industrie du luxe. Outre les stocks dormants, elle profite aussi de matières premières non utilisées suite à des changements de collection. "On peut considérer que 20 % des cuirs destinés à de grandes maisons de maroquineries sont mis de côté pour des défauts plus que minimes." C’est donc là où elle intervient afin de valoriser cette matière sous forme d’étiquettes, porte-clés, porte téléphones ou encore en bagagerie… À l’unité, ces produits sont commercialisés entre 35 et 350 euros.

Une volonté de s’ancrer localement

L’Équipage compte trois circuits de distribution. "Nos produits sont commercialisés en BtoC au Bon Marché à Paris mais aussi via notre site e-commerce. Nous vendons aussi en BtoB. Ce segment apprécie beaucoup notre offre de personnalisation." Sur cette partie BtoB, l’Équipage est déjà fournisseur des hôtels Belmond (propriété de LVMH) et est en cours de négociation avec un gros acteur de l’aérien. En parallèle, l’entreprise vise un développement plus important encore à l’avenir auprès d’acteurs bretons. "Nous avons déjà des clients, souvent sensibles à notre démarche RSE. La volonté est vraiment de se faire encore plus connaître en proximité." Si l’Équipage fait actuellement fabriquer ses produits en sous-traitance, hors région, l’entreprise n’exclut pas de travailler en Bretagne si elle trouve un partenaire capable d’assurer les volumes qui sont les siens. "C’est un souhait de pouvoir travailler le plus localement possible."

De deux personnes à ce jour, l’entreprise espère s’appuyer sur un effectif de six à huit personnes d’ici trois ou quatre ans. Elle ambitionne aussi d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires à cette échéance. Actionnaire unique de l’Équipage, Mahaut Portier songe également à de possibles diversifications. "Aujourd’hui, nous travaillons le cuir. Nous soutenons à notre niveau une industrie en déclin. Demain, cela pourrait être aussi d’autres matières existantes qu’il ne faut pas gâcher." Sans dévoiler ses pistes futures de valorisation, Mahaut Portier glisse que "l’Équipage est un nom qui invite à travailler avec le secteur du nautisme".

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