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Le Vendéen Poreva va proposer ses produits en cuir aux magasins de décoration intérieure
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Le Vendéen Poreva va proposer ses produits en cuir aux magasins de décoration intérieure

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La jeune entreprise vendéenne Poreva valorise les chutes de cuir en les transformant en objets d’agencement ou de revêtement. Travaillant aujourd’hui avec des architectes, la start-up souhaite se diversifier et s’ouvrir aux magasins de décoration et aux particuliers, grâce à la création d’un catalogue contenant ses propres produits.

Poreva vise 200 000 euros de chiffre d’affaires cette année grâce à la revalorisation des chutes de cuir — Photo : Benjamin Robert

Le cuir ? C’est beau. C’est une matière noble. Mais c’est aussi extrêmement gaspillé. Au niveau français, 10 000 tonnes de chutes de cuir sont jetées chaque année, soit plus d’une tonne par heure. "La plupart de ces morceaux de cuir sont enfouis", déclare Florian Amiand, qui a décidé d’y remédier avec Valentin Ligner en créant leur société, Poreva, en décembre 2022. L’entreprise valorise les chutes de cuir en logos d’entreprise, en objets d’agencement ou encore en revêtements muraux. Après une première année d’activités avec des architectes comme principaux clients, Poreva veut passer la vitesse supérieure. Composée de quatre personnes, la start-up veut développer sa propre gamme de produits, destinée aux magasins de décoration intérieure et aux particuliers. Elle ambitionne ainsi d’atteindre les 200 000 euros de chiffre d’affaires cette année.

Une tonne de cuir par mois

La jeune pousse trouve son origine dans les travaux de fin d’études des deux co-fondateurs, à l’Icam de la Roche-sur-Yon. Les deux associés ont notamment mis au point un liant, une substance aqueuse capable de coller les morceaux de cuir entre eux, et dont la recette reste confidentielle. Après avoir pris possession d’un local de 200 m² à l’Herbergement (Vendée), l’entreprise lauréate du Réseau entreprendre Vendée a investi dans ses premières machines. "Nous nous approvisionnons en chutes de cuir auprès de deux fournisseurs : Boche qui fabrique des chaussures à Bressuire dans les Deux-Sèvres, et Peauceros, qui crée des gants dans le même département", précise Florian Amiand. Poreva collecte ainsi une tonne par mois de chutes de cuir.

Du sur-mesure à la production en série

Poreva proposera dès ce mois-ci sur son site internet un catalogue à destination des particuliers. "Nous y vendrons des appliques murales, des tables basses en revêtement cuir, ou encore des petites cloisons de bureau", précise Florian Amiand.

Pour élargir sa clientèle, la start-up a également une volonté de négocier avec des enseignes spécialisées dans la vente d’objets d’intérieur. Poreva passera ainsi de fabrication sur-mesure pour des architectes, à une gamme d’objets produits en série. "La temporalité sera aussi différente. Les devis liés à des constructions peuvent s’étaler sur de nombreux mois. Avec les particuliers, il faut de l’instantanée, et il faudra donc que nous constituions un stock afin de pouvoir les livrer rapidement", prévoit le dirigeant.

D'autres sources d'approvisionnement possibles

Cette montée en puissance pourrait nécessiter de nouvelles sources d’approvisionnement en cuir pour Poreva. "C’est loin d’être un souci. Nous avons souvent des demandes entrantes, notamment de certaines maisons de luxe. Mais nous ne préférons pas nous avancer car il faut que nous puissions suivre sur les ventes", précise Florian Amiand, qui veille à ne pas se transformer en une déchetterie du cuir.

Un engouement qui pourrait surprendre, car les fabricants doivent trier leurs chutes de cuir par couleur, et paient un service de collecte pour que Poreva les débarrasse. "Mais cela leur revient toujours moins cher que de les enfouir, et ils gagnent une meilleure image auprès de leurs propres clients", sourit Florian Amiand.

Vendée # Industrie manufacturière # Start-up # Production # Made in France # Création d'entreprise