À bientôt 80 ans, le zoo de La Flèche s’offre une nouvelle jeunesse : avec un programme d’investissement de 16 millions d’euros étalé sur trois années, le troisième site touristique des Pays de la Loire après le grand parc du Puy du Fou, en Vendée, et Terra Botanica, en Maine-et-Loire, s’agrandit et renforce ses capacités d’hébergement.
Plain africaine
En 2023, le parc zoologique de La Flèche, qui emploie 140 collaborateurs en CDI que viennent compléter chaque année environ 80 saisonniers, a ajouté aux 20 lodges dont il dispose actuellement un complexe hôtelier de 12 chambres avec bar et restauration. Il a également réaménagé l’espace accueillant les lions et les guépards. La seconde phase de travaux va permettre la création d’une plaine africaine de 3 hectares, qui accueillera dès cet été le groupe de girafes et de nouvelles espèces, telles que des zèbres, des antilopes, des autruches et des oiseaux africains. "Jamais le site n’avait connu un tel programme d’investissement, confie Céline Talineau, directrice du parc zoologique de La Flèche depuis 6 ans. Le dernier engagement financier d’importance avait été de 2,5 millions d’euros. Cette année, nous arriverons à 21 hectares de parc et nous ajouterons encore un à deux hectares l’an prochain."
40 % du chiffre d’affaires
Au-delà de l’agrandissement dans de nouveaux environnements animaliers, le parc mise aussi sur l’hébergement. Une activité lancée en 2013, avec l’ouverture au départ de quatre lodges, pour permettre au visiteur une expérience unique : passer la nuit au cœur du zoo, au milieu des animaux. Il y a maintenant 20 lodges répartis sur le site. "Les hébergements représentent aujourd’hui pour 40 % de notre chiffre d’affaires, précise Céline Talineau. Les lodges comme le complexe hôtelier, qui correspond à un autre type de demandes telles que celles de groupes, fonctionnent bien. Les demandes sont si importantes en hiver que nous ouvrons désormais le site toute l’année."
Incertitude climatique
Les hébergements sont aussi pour le parc fléchois le moyen de s’assurer une régularité dans ses rentrées financières : les hébergements fonctionnent sur réservation, avec une visibilité à au moins six mois et ce, quelle que soit la météo. Les variations climatiques sont en effet un paramètre dont le site doit de plus en plus tenir compte. "Désormais, entre avril et septembre, quel que soit l’investissement que nous allons faire, nous ne pouvons pas estimer la rentabilité à venir, indique Céline Talineau.
En période de canicule ou d’intempéries - ce que nous sommes incapables de prévoir - la fréquentation peut rapidement être divisée par 5 ou 6. L’activité d’hébergement nous permet de faire la balance et le public, quels que soient la saison et le temps qu’il fait, apprécie cette expérience d’immersion."
Nouvel environnement en 2025
Une expérience que le parc zoologique veut proposer à encore plus de visiteurs en 2025, avec la création de nouveaux lodges. Actuellement, 8 futures unités sont à l’étude, ce qui porterait la capacité d’accueil à 28 lodges, auxquelles s’ajouteront les 12 chambres du complexe hôtelier. Ces nouveaux hébergements devraient prendre place dans l’espace ouvert cette année et réservé aux girafes. En plus des lodges, un nouvel environnement sera créé en 2025, d’une superficie d’un hectare à un hectare et demi, qui accueillera les hippopotames. "Nous enregistrons un indice de satisfaction de 9,30 sur 10 pour les hébergements, qui correspondent à une vraie demande, ajoute Céline Talineau. Le public est également très sensible à l’aménagement des espaces animaliers."
340 000 visiteurs par an
Ce public qui vient arpenter les allées du zoo de La flèche est essentiellement français : il provient pour 30 % des Pays de la Loire, pour 10 % d’Île-de-France et pour 60 % du reste de l’hexagone. "Nous ne comptons qu’un à deux pour cent de clientèle étrangère, précise Céline Talineau. En 2023, nous avons accueilli 340 000 visiteurs, ce qui correspond à une fréquentation très satisfaisante. Notre rythme de croisière se situe aux alentours de 340 000 à 350 000 visiteurs par an. Avant le Covid, nous avons enregistré des années à plus de 400 000 personnes, mais elles étaient boostées par l’émission de télévision "Une année au zoo" et cette forte fréquentation était anormalement haute." Diffusée par la chaîne de télévision France 4 de 2014 à 2022, cette émission, tournée au cœur du site, a en effet permis de braquer les projecteurs sur le parc fléchois, en mettant l’accent sur le travail des collaborateurs et les espaces. " Aujourd’hui encore, reconnaît sa directrice, "Une saison au zoo" est toujours le premier déclencheur de visite du site."
16,7 millions d’euros de chiffre d’affaires
Si l’émission n’est plus à l’antenne, les 14 saisons tournées et diffusée en 7 ans sur l’antenne de la chaîne publique ont permis d’inscrire encore plus le parc zoologique de la Flèche, avec ses 1 500 animaux de 130 espèces différentes, dans les destinations incontournables des Pays de la Loire. Même s’il est très ancré dans le paysage ligérien, avant elle, le zoo recevait chaque année entre 200 000 et 250 000 visiteurs. Depuis, la fréquentation se maintient et le parc, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 16,7 millions d’euros en 2023, espère atteindre environ 18 millions d’euros cette année.
