Le distributeur de fournitures de bureau Lyreco se lance dans le recyclage des équipements de protection individuels. Une diversification de plus, initiée depuis le rachat de deux filiales aux Pays Bas en 2018 : Intersafe et Elacin. Les casques de protection, utilisés sur les chantiers ou en usine, constituent la neuvième filière de recyclage (après des produits comme les cartouches d’impression par exemple) du groupe familial valenciennois.
Capter au moins 10 % des casques usagés
"La durée de vie d’un casque varie de 24 à 48 mois en fonction de sa composition. Mais pour être efficaces, ces équipements doivent être remplacés au moindre choc ou signe d’usure." Un renouvellement qui représente un marché potentiel, et toujours en progression, de 1,5 million d’unités par an — si on se réfère aux chiffres des ventes nationales présentés par le Synamap, le syndicat des acteurs du marché de la prévention et de la protection. Lyreco, qui distribue 4 % de ces volumes, espère en collecter "au moins 10 %" et recycler "90 à 95 %" des composants via une "filière 100 % française".
Une filière centralisée en Mayenne
Des cartons de collecte pouvant contenir jusqu’à 48 casques avec ou sans visière, sont récupérés, une fois pleins, chez le client par l’un des 450 chauffeurs qui sillonnent déjà la France pour Lyreco.
Ces cartons sont d’abord déposés dans les 41 points de répartition logistique du groupe. Puis les casques sont regroupés au centre de distribution situé à Villaines-la-Juhel, dans le nord-est de la Mayenne. Il s’agit de la plus importante des deux plateformes logistiques du groupe. Deux tiers des 60 000 colis livrés chaque jour aux entreprises et particuliers par Lyreco y transitent. Le site emploie plus de 300 personnes, sur les 2 100 salariés de Lyreco en France.
Les casques sont ensuite transportés à moins de 300 kilomètres vers l’atelier Chantiers Peupins, une entreprise solidaire d’utilité sociale membre du Réseau Emmaüs, située dans les Deux-Sèvres. Là, les casques sont démantelés, les matières plastiques triées d’un côté, les métalliques de l’autre. Ces composants sont alors acheminés vers deux partenaires de proximité pour être respectivement granulés et fondus et servir de matière première.
Un déploiement intégré au plan de modernisation du site
Ce projet est lié à l’investissement de 24 millions d’euros engagé sur le site mayennais. Depuis cet été, la plateforme mayennaise fait l’objet d’une réorganisation qui inclut l’automatisation et la robotisation de certaines tâches de manutention et de logistique et la construction d’un bâtiment de 3 000 m2. Ces modifications permettront de libérer 10 000 m2 dans les 52 000 m2 existants. Cette espace sera dédié à la réception et au tri des objets en recyclage : les cartouches d’encre, les ampoules, les néons, les piles et batteries, les petits déchets électroniques et électriques, les masques, les gobelets en carton, le papier (depuis 2021), et désormais les casques de protection.
La récupération d’objets usagés et les équipements de protection prennent une part de plus en plus importante dans le chiffre d’affaires du groupe, toujours familial. Il a réalisé 560 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 en France et plus de deux milliards à l’international, avec 10 000 salariés présents dans quarante-deux pays. Lyreco, né dans une petite papeterie près de Valenciennes, dans les années soixante, est leader européen en son domaine : l’environnement de travail. Son offre comprend la distribution de fournitures de bureau, auprès des entreprises et particuliers, les produits d’hygiène, matériels et services informatiques.
