Après l’automobile, l’aéronautique et la défense, le groupe CEPM Industrie (40 salariés ; 6,8 M€ de CA en 2021) vise une nouvelle diversification de ses activités. Constitué suite aux rachats de trois sociétés - CEPM Industrie en 2010 et SHMP en 2013, toutes deux basées à Saint-Priest-en-Jarez dans la Loire, et Soremp, dans l’Essonne, en 2017 - le fabricant ligérien d’outillages et systèmes mécaniques entend désormais s’attaquer aux marchés du nucléaire et plus globalement de l’énergie.
"On le voit avec les conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la question de notre indépendance énergétique est un enjeu fort. Ce sont des marchés avec des programmes à très long terme qui sont peu sensibles aux crises, a contrario de l’automobile ou de l’aviation civile qui ont été lourdement impactées par la crise sanitaire", justifie le président du groupe Pascal Michaud.
Croissance externe en vue
En 2020, le groupe ligérien, fournisseur de rang 1 des Safran et autres Airbus, a été frappé de plein fouet par l’arrêt des commandes dans l’aéronautique, subissant du même coup un trou d’air dans son activité globale de plus de 20 %. "Heureusement, nous avons réussi à compenser un peu avec l’aviation militaire et la prise de commandes chez Nexter (groupe d'armement ayant un site à Roanne, NDLR)", précise le dirigeant.
Pour s’affranchir de telles variations, le groupe CEPM Industrie projette de s’adjoindre de nouvelles compétences pour accélérer sur les marchés de l'énergie. "Nous allons procéder dans les mois à venir à une nouvelle opération de croissance externe qui nous apportera de la complémentarité dans nos savoir-faire et nous permettra d’accélérer sur le nucléaire et l’énergie", confie Pascal Michaud.
Pour faciliter les synergies, le président de CEPM Industrie devrait privilégier une cible locale. "Nous avons la chance d’avoir dans la région un écosystème mécanicien très riche. Mon souhait est donc d’intégrer dans notre groupe une entreprise locale, qui porte nos valeurs et qui viendra compléter notre gamme", précise le dirigeant.
600 000 euros investis pour rester en pointe
En attendant, CEPM Industrie a déjà investi "près de 600 000 euros dans du matériel pour rester à la pointe de la technologie, répondre à la croissance de son carnet de commandes (7,5 M€ de chiffre d'affaires escompté en 2022) et préparer son entrée sur de nouveaux marchés.
"Nous avons investi dans une machine à graver laser, une machine de découpe à fil de haute précision, ainsi qu’une machine à électroérosion à fil et une machine 5 axes avec un robot", détaille Pascal Michaud. Et de poursuivre : "Nous avons aussi beaucoup investi dans l’humain avec récemment cinq nouvelles embauches qui nous permettent de répondre aux exigences de plus en plus importantes de nos clients notamment en termes de traçabilité et de grappe documentaire".
Habitué à répondre aux cahiers des charges pointilleux des gros donneurs d’ordres, le groupe ligérien, déjà certifié ISO 9001 et EN 9100 (pour l’aéronautique), ne devrait avoir aucun mal à se fondre dans le moule du nucléaire et de l’énergie. "Nous cochons toutes les cases pour aller sur ces marchés exigeants", assure Pascal Michaud.
