Six ans après le lancement des premières bières estampillées Bière de la rade, la brasserie toulonnaise franchit une nouvelle étape en 2022, marquée par un investissement dans un nouvel outil de production, situé à La Seyne-sur-Mer. "Nous conserverons le bar, la boutique et une petite unité de brassage, ouverts en 2016 à Toulon sur 650 m² tout en nous offrant la bulle d’air nécessaire pour répondre aux demandes", explique Charles Doërr, associé dans l’aventure au côté de Simon Chevillot.
Un investissement de 2,6 millions d’euros
À La Seyne-sur-Mer, la Bière de la rade, qui propose 10 bières permanentes et six à sept bières éphémères par an, s’installera dans un bâtiment de 1 300 m², avec une belle hauteur sous plafond, permettant d’investir dans des cuves plus grandes. "Nous espérons multiplier par quatre nos capacités de production. En 2021, nous avons produit 2 500 hectolitres de bière. En 2022, nous atteindrons les 3 500 hectolitres. Nous savons ensuite que nous pourrons aller jusqu’à 8 000 hectolitres de production et c’est finalement le marché qui va dimensionner notre charge", ajoute le dirigeant, qui prévoit de prendre possession des lieux au début de l’été 2022. Entre l’achat du bâtiment, la réalisation de travaux et l’achat de nouvelles machines qui permettront de gagner en productivité et en rendement, l’investissement avoisine les 2,6 millions d’euros. "Nous sommes soutenus par Réseau Entreprendre Var, qui nous accompagne depuis nos débuts en 2016, à hauteur de 50 000 euros, des partenaires bancaires et une part est autofinancée", détaille Charles Doërr.
Une bulle d’air pour répondre aux demandes
Cet investissement s’accompagne d’un changement d’échelle pour la brasserie, qui réalise aujourd’hui 30 % de son chiffre d’affaires auprès des particuliers et le reste auprès des professionnels et n’a jamais eu de force de vente. Ses deux associés espèrent d’ailleurs multiplier par trois leur chiffre d’affaires (qui est actuellement de 1,2 M€) d’ici cinq ans. "Aujourd’hui, 95 % de notre production est écoulée en région Paca. Demain, nous avons l’ambition d’étendre notre zone géographique, en commençant par honorer des demandes à Lyon et Paris que nous ne pouvions satisfaire jusqu’alors. "Ensuite, nous développerons notre réseau de cavistes et de magasins dans les régions mitoyennes", confie l’entrepreneur, pour qui la crise sanitaire a finalement permis de poser les bases de la future diversification. "Alors que les ventes de fûts représentaient 40 % de notre chiffre d’affaires avant le premier confinement, nous avons diversifié nos canaux de distribution en créant une boutique en ligne, en proposant la livraison à domicile et en étendant notre réseau d’épiceries fines et petits commerces. Nous avons ainsi limité la baisse de chiffre d’affaires à 15 %, maintenu notre équilibre et conservé nos huit salariés".
