« Je ne fais pas de distinguo entre les gens, tout le monde a le même poids dans l'entreprise. Je ne cherche pas non plus à répondre aux obligations légales en terme d'emploi des travailleurs handicapés. J'ai une fibre sociale et mon objectif est de faire travailler toute catégorie de personne. J'avais déjà eu l'occasion de travailler avec des salariés en situation de handicap sur une autre plateforme, à Angers. Christophe, qui a une déficience mentale, était déjà là à mon arrivée, il y a deux ans. Mon prédécesseur avait sollicité l'Esat du Circuit au Mans pour un besoin précis. Il est arrivé d'abord en stage puis a été mis à disposition de l'entreprise. Il était alors à mi-temps chez BL Quincaillerie et dans une filiale du groupe pour des missions d'ensachage. Il a été intégré en CDI à temps plein en avril dernier. Ses missions ont évolué. À la base, il devait former des cartons. Puis, on lui a confié le tri des déchets sur la chaîne ainsi que du conditionnement simple de manière ponctuelle. Ses tâches ne sont pas complexes, mais s'il ne les fait pas, ça nous plante. »
Intégration réussie
« Christophe a le contact facile, son intégration s'est donc bien passée. Il a quand même fallu communiquer vers les salariés pour leur rappeler quelles sont ses missions. Car c'est un collègue et pas un larbin. Aujourd'hui, Christophe est compétent sur son poste. Il a également validé un Caces de niveau 3 qu'il a passé à l'Esat. Ça lui permet de conduire un chariot automoteur. De plus, il n'a pas de référent attitré dans l'entreprise. En revanche il a des difficultés pour gérer son temps. On a besoin de lui répéter ses missions, sinon il reste sur un seul poste. Par exemple, il ne faut pas qu'une personne tierce vienne le parasiter en le sollicitant sur une autre tâche. Sinon, il ne reviendra pas à son poste naturellement. On lui a donc créé des fiches d'instructions, avec des horaires pour l'aider à gérer son temps. Ces fiches sont très importantes pour lui, elles l'aident à fragmenter sa journée. Forcément, Christophe demande plus d'attention que les autres salariés. C'est un grand gamin de 10-12 ans, mais il s'est bien adapté à l'ensemble de ses différentes missions. Et on fait en sorte qu'il se sente responsable dans l'entreprise. C'est une expérience que je suis prêt à poursuivre. Je pense créer à Arnage un atelier déporté pour des missions de conditionnement, avec un permanent de l'Esat sur place. »
