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Imatag protège et tatoue les oeuvres photographiques
Rennes # Services # Levée de fonds

Imatag protège et tatoue les oeuvres photographiques

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Mathieu Desoubeaux a créé Imatag, à Rennes, un procédé innovant de marquage invisible et d'authentification d'images. Pour sa société Lamark, il cherche à lever des fonds.

— Photo : Le Journal des Entreprises

C'est invisible et pourtant la photo ci-contre de Mathieu Desoubeaux a été protégée par un procédé numérique dont lui seul a le secret : le marquage de pixels selon Imatag. Utile quand on veut tracer sa photo et son utilisation, pour en revendiquer les droits d'auteur malmenés avec l'avènement d'internet et des réseaux sociaux. L'entrepreneur rennais de 33 ans a créé avec deux autres ingénieurs la société Lamark mi-2015. Aujourd'hui, après plusieurs mois de R & D, il lance la commercialisation. Son système commence à séduire les grands fonds photographiques et agences de presse. Parmi ses cinq premiers contrats, on trouve l'agence Hans-Lucas. La Parisienne de photographie Roger-Viollet lui a également confié un million de ses images à marquer. « Nous traitons plusieurs dizaines de milliers d'images par jour. Sur le marché de la presse française, ce sont des volumes considérables, souligne le créateur breton, actuellement en négociation avec les plus grands titres. Nous savons faire ensuite de l'identification pour remonter la chaîne. »

Tatoueur d'images

Ce tatoueur d'images peut répondre à de multiples applications, pour les musées, architectes, bibliothèques par exemple, et même pour des extensions vidéos. Mathieu Desoubeaux a lié sa passion pour la photo à un savoir-faire technique recherché. La protection des actifs de toute entreprise ou institution a le vent en poupe. Lamark a bien des concurrents dont un Américain, mais les réseaux sociaux suppriment souvent automatiquement leur marquage. « Notre solution robuste est forte sur internet, même en compression et redimensionnement, et permet d'automatiser l'authentification, ce qui n'était pas possible avant », précise Mathieu Desoubeaux qui s'appuie sur de puissants algorithmes pour inscrire un code dans les pixels de l'image, sans altérer sa qualité, et embarquer une signature de la source et donc de l'ayant-droit. Ces derniers sont prévenus par un système d'alerte en cas d'utilisation de leur oeuvre. « Nous passons en revue trois millions de pages web chaque jour. » À terme, on pourra même déposer une image sur ce portail pour en vérifier l'origine.

Levée de fonds de 500 000 €

Le modèle économique de Lamark repose sur un abonnement « freemium » : passé 1 Go de données gratuit, il en coûte 10 €/mois pour les photographes et 250 € pour 50 000 images d'une agence. Soutenu par Bpifrance, Initiative Rennes (8 K€), iLab (30 K€) et Phar (60 K€), Mathieu Desoubeaux cherche actuellement à lever 500 000 euros, via un fonds ou une société par prise de capital, pour recruter un commercial en 2017 et un autre en 2018. Objectif : « aller chercher 100 agences à fin 2018. Nous savons traiter dix millions d'images. Il faut anticiper la suite. »

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