C’est un des exemples d’incubation prometteurs. Créée en 2014, la société HapticMedia (CA 2017-2018 : 540 000 €) a été hébergée au sein de l’incubateur régional Semia à Strasbourg en 2015. Depuis, elle a triplé sa croissance entre 2015-2016 et 2016-2017 et signe des contrats avec de grands noms comme Guerlain, Kenzo ou encore Decathlon. L’éditeur de logiciels propose la modélisation 3D des produits en vente en ligne, « pour se projeter dans l’achat et augmenter son taux de conversion », résume Hugo Rimélé, cofondateur d’HapticMedia et directeur de la conception produit et du marketing.
Digitalisation de la relation client
« Nos clients sont des industriels très innovants dans leurs modes de fabrication. Dans l’industrie 4.0, les process s’assouplissent et les produits sont ultra-personnalisables. Nous travaillons ainsi avec des industriels qui se posent ces problématiques », explique le dirigeant. En effet, l’éditeur de logiciels compte une vingtaine de clients dans l’univers haut de gamme tels des cuisinistes, des horlogers, des parfumeurs etc. Leur point commun réside dans « des marques qui proposent de nouvelles manières d’interagir avec le client et qui veulent faire vivre l’achat du produit de façon personnalisée et personnalisable », selon Hugo Rimélé.
HapticMedia surfe sur la vague de la digitalisation de la relation client, « à l’image du concepteur alsacien de maisons en bois Booa ». « Sa problématique de départ était la suivante : pour vendre des maisons, il fallait les faire visiter. Or, le coût des constructions témoins était un frein au développement. Celui-ci a donc ouvert des boutiques pour y proposer des visites de maisons virtuelles et a développé de nouveaux marchés. C’est un client qui a compris que pour que ça fonctionne, il faut passer par une transformation des manières de vendre », illustre-t-il.
La réalité augmentée au service de l'e-commerce
HapticMedia compte 16 personnes et un bureau commercial à Paris, sa clientèle étant principalement parisienne, mais également alsacienne et suisse. L’entreprise fonde son modèle économique sur la licence d’utilisation de sa prestation et la réalisation du projet propre au client.
La société prépare actuellement le lancement d’une plateforme pour automatiser les process de réalisation des modèles de produits en 3D. « L’accès à cette plateforme permettra de donner de l’autonomie à nos clients qui alimenteront eux-mêmes en éléments 3D leur propre marque », esquisse Hugo Rimélé, dont la société prévoit également un axe de développement dans la réalité augmentée. Ainsi, HapticMedia a noué une première collaboration avec Baume, marque suisse de montres, pour lui fournir un service de réalité augmentée destiné à une gamme de montres uniquement vendue en e-commerce.
