Groupe Ledoux : L'industriel s'étend dans les anciens locaux de SKF à Fontenay
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Groupe Ledoux : L'industriel s'étend dans les anciens locaux de SKF à Fontenay

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BIEN D'ÉQUIPEMENT A Fontenay, l'ex-site de SKF affiche complet. Fabricant de machines pour l'industrie, notamment aéronautique, le groupe Ledoux (85 salariés) y a rapatrié ses entreprises de conception, montage et réparation de La Rochelle. Elles rejoignent leur petite soeur, Hermès Technologies.
— Photo : Le Journal des Entreprises

« Il n'y a plus de friche industrielle sur le site SKF », commente Michel Tapon, président de la communauté de communes du pays de Fontenay-le-Comte, au début de la visite des ateliers de l'ex-usine de roulements à billes, dont la fermeture avait laissé plus de 300 salariés sur le carreau. « Seuls 15 hectares de terrains voisins n'ont pas encore été cédés par le liquidateur judiciaire, mais tous les bâtiments sont occupés », précise Christine Sorlin, responsable du développement économique pour la collectivité. Ces installations ont été peu à peu remplies par les sociétés Ortec et Rouvreau, experts en traitement des déchets, mais surtout par le groupe Ledoux, fabricant de machines pour l'industrie, basé jusqu'ici à La Rochelle. L'industriel a commencé par transférer sa société d'usinage et micromécanique Hermès Technologies de Luçon vers Fontenay, en 2013. Une vingtaine de salariés avait alors dépoussiéré les lieux.




Environ 16.000 m² de bâtiment

En ce début février 2016, Didier Ledoux annonce qu'il vient tout juste d'achever le transfert de ses autres de La Rochelle : Cyberméca (conception et montage de machines spéciales) et S.R.M.O (réparation-rénovation de machines), qui emploient au total 65 salariés. « Seule une petite PME située à Mulhouse n'a pas fait le voyage », précise le patron du groupe.




Livraison pour AIrbus, DCNS...

Près de lui, une machine passe l'étape des tests, avant implantation chez le client : un système électro-pneumatique avec une tête mobile glisse pour apposer des rivets sur une pièce de fuselage d'avion en aluminium, destinée à l'A320 Neo et reconnaissable avec ses hublots. La PME livre aussi des machines chargées d'usiner des longerons d'aciers intégrés ensuite aux ponts des navires militaires de DCNS. Dans l'aéronautique, la défense, le nucléaire ou l'automobile, Ledoux travaille généralement en rang 1 pour Airbus, DCNS donc, mais aussi Renault, Peugeot, Latécoère... Sur un même site, il fabrique désormais ses machines de A à Z, de l'étude jusqu'à l'installation et la formation de ses clients « Dire qu'avant, un produit pouvait être usiné sur un site, peint sur un autre, avant de revenir pour être monté ! », s'étonne Didier Ledoux.





Déjà installé sur près d'un hectare de bâtiments, bureaux compris, le groupe a récemment investi 6.500 m² d'ateliers attenants. Avec un coup de pouce de la communauté de communes, qui a racheté pour 375.000 euros l'ensemble, qu'elle lui louera pendant trois à cinq ans, avant de le lui céder. « Un moyen d'aider l'entreprise à se concentrer pour le moment sur sa croissance », explique Michel Tapon.










3 millions d'investissement

« On va progressivement nettoyer le site, rehausser le plafond de 8 à 17 mètres, mettre la sécurité aux normes avec un extracteur de fumée, refaire le sol... », annonce le nouveau locataire. Dans l'autre atelier, il a par exemple fallu couler 220 tonnes de béton en plus dans le sol, afin de soutenir une machine d'usinage. Coût estimé du lifting à venir : trois millions d'euros au total d'ici cinq ans, si l'on ajoute les équipements complémentaires. Les embauches, elles, n'attendront pas, puisqu'une vague d'une dizaine de recrutements vient d'être lancée sur 2016 pour renforcer le bureau d'études et les ateliers. Pas le choix, puisqu'il faut suivre l'augmentation des cadences de l'industrie aéronautique, l'un de ses principaux débouchés. Pour la première fois, le carnet de commandes de l'entreprise néo-fontenaisienne s'étire sur deux ans et demi devant elle (pour l'équivalent de 13 millions d'euros de CA). « Nos clients réclamaient davantage d'espace pour s'assurer qu'on puisse produire et que les conditions de contrôle et de sécurité soient optimales. Une vraie exigence. Il y a quelques années, j'ai déjà perdu un contrat de sept millions d'euros pour des raisons de ce type », s'en mord encore les doigts Didier Ledoux.




Gros effort en R & D

D'autant qu'il doit aujourd'hui livrer des machines volumineuses. Testée en plein milieu de l'usine, la plus imposante mesure 47 mètres de long pour 10 mètres de hauteur. Son poids : 500 tonnes. Son rôle ? Poser des rivets sur « le ventre de l'avion », une pièce de fuselage située sous le cockpit, accueillant notamment le train d'atterrissage. De chaque côté s'élèvent deux arches qui soutiennent la pièce et la font pivoter. Au dessus, des opérateurs contrôlent les opérations devant une rangée d'écrans reliés à des caméras vidéo. Se décrivant lui-même comme « un petit poucet » de son secteur, dominé par deux gros faiseurs, l'Américain Gem corporation et l'Allemand Brojer, le groupe Ledoux mise sur cet aspect technologique et le sur-mesure (il réalise peu de séries) pour exister. Le fruit d'un investissement de 2,4 millions d'euros en R & D, à hauteur, injecté entre 2013 et 2014, pour disposer de machines plus complexes et plus diversifiées. Car loin de tout miser sur l'aéronautique, la PME voit large. Au fond de l'atelier, un emplacement a déjà été réservé pour accueillir une machine destinée aux pièces d'éoliennes. Ledoux s'est positionné pour livrer les consortiums qui construiront les champs éoliens offshore au large de Saint-Nazaire et Noirmoutier. Il attend désormais une réponse...Groupe Ledoux


(Fontenay-le-Comte) Dirigeant : Didier Ledoux 85 salariés 12 millions d'euros de CA 02 44 98 11 00 www.groupe-ledoux.com

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