La nouvelle était attendue depuis l’annonce début juillet d’un « plan d’optimisation opérationnelle » pour ses activités en France : le sous-traitant aéronautique Figeac Aero (3 700 salariés, CA 2019-2020 : 445 M€) va engager un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyant une « réduction d’effectifs à 320 postes sur un total de 966 sur le site de Figeac (dans le Lot, NDLR) qui représente plus de 70 % du chiffre d’affaires du groupe », annonce un communiqué. Ces départs, qui vont toucher la direction des opérations du sous-traitant spécialisé dans l’usinage de pièces aluminium mais aussi certaines fonctions support, s’ajoutent aux 600 départs engagés avant l’été, soit 30 % des personnels à l’étranger.
Mise en œuvre à partir de janvier 2021
Pour le site de Figeac, le processus d’information et de consultation avec les partenaires sociaux a débuté avec l’objectif d’une mise en œuvre des mesures à partir de janvier 2021. La direction de Figeac Aero indique par ailleurs travailler avec les partenaires sociaux pour « limiter l’impact de ce plan » et « mettre en place un ensemble de mesures dont les départs volontaires ainsi que l’activité partielle de longue durée pour les activités qui s’y prêtent ». Le groupe n’exclut pas d’autres mesures sur les autres sites.
« Je suis conscient de ce que représentent les mesures de ce projet pour l’ensemble des collaborateurs, a réagi le PDG de Figeac Aero Jean-Claude Maillard. Elles sont pourtant indispensables si nous souhaitons garantir à notre groupe pérennité et résilience et lui redonner les moyens de se projeter vers l’avenir. » Début juillet, le sous-traitant faisait état d’une activité très perturbée, avec un niveau d’activité ne dépassant pas les 40 %. Pour sécuriser ses ressources long terme, le groupe avait obtenu de ses partenaires bancaires des prêts garantis par l’État (PGE) d’un montant total de 80 millions d'euros.
Une crise plus marquée sur les long-courriers
Dans le sillage d’Airbus, qui a annoncé fin juin 15 000 suppressions de postes, la filière aéronautique occitane continue de payer au prix fort l’effondrement du trafic aérien suite à l’épidémie de coronavirus, et les difficultés des compagnies aériennes qui ont suivi. Pour Figeac Aero, qui a ces dernières années beaucoup investi pour suivre la montée des cadences voulues par les avionneurs, la crise est aggravée par sa spécialisation sur certains segments de marché. « Les cadences de production des principaux constructeurs ont été fortement réduites (de plus d’un tiers) de manière durable, notamment sur les avions long-courriers, comme l’A350, qui pénalisent davantage le groupe », précise le sous-traitant dans un communiqué.
