«Quand nous avons créé en 2009 la société de conseil Exeis Conseil, notre objectif était d'atteindre en trois ans un effectif de 60 personnes. Nous recrutons des diplômés des grandes écoles, il faut être en mesure de les intéresser. Pourquoi iraient-ils chez Exeis plutôt que rejoindre l'une des majors du secteur? À nos yeux, c'est parce que, chez nous, ils vont contribuer au développement de l'entreprise. Cela nous a amenés à créer des groupes de travail. Le concept n'a rien de révolutionnaire sauf que, chez Exeis, ces groupes ne se positionnent pas sur des expertises métiers, mais sur des sujets transversaux comme les ressources humaines, la R&D, la formation ou la communication interne. Chaque collaborateur peut s'inscrire à un de ces groupes de travail qui se réunit une fois par mois, durant deux heures, généralement le vendredi. Rien n'est obligatoire mais, en moyenne, chaque consultant participe à deux groupes. Si la direction a son mot à dire sur l'ordre du jour et qu'un des trois associés d'Exeis participe à ces groupes, ceux-ci bénéficient d'une vraie marge de manoeuvre. C'est grâce à ces réunions que nous avons ainsi déterminé le mode de remboursement relatifs aux frais de déplacement. Dans une autre, les consultants ont décidé de mettre en place l'intéressement plutôt qu'un système de primes au mérite. Après négociations, nous avons opté pour une redistribution de 18% du résultat, soit le double de ce qui se pratique généralement dans la profession. Sans faire une scop, nous impliquons ainsi les consultants dans la vie de l'entreprise. Plutôt que les décisions soient imposées par la direction, elles se construisent de manière consensuelle. Cela nous permet aussi de comprendre comment les consultants ont envie de travailler. Après, évidemment, s'il y a des arbitrages à faire, c'est à la direction de trancher. Grâce à ce mode de fonctionnement, Exeis est devenue le leader du conseil dans l'Ouest, si on ne parle que des activités de conseil pur. Depuis notre création, nous avons ainsi procédé à une quarantaine de recrutements et attirons les talents de toutes les grandes écoles de l'Ouest. Et nous arrivons à les garder. Notre turn-over est en effet inférieur à 10% alors qu'il est dans la profession de l'ordre de 20%. En trois ans, sur une douzaine de départs, un seul collaborateur est parti rejoindre les rangs de la concurrence.
Réduction des coûts de structure
La mise en place de ces groupes de travail a également une autre conséquence: ils nous permettent de réduire nos charges de structures. Chez Exeis, il n'y a en effet pas de DRH. Les fonctions supports se résument à trois assistantes, dont l'une est contrôleuse de gestion et une autre fait du marketing. Avec cette organisation, nous économisons au moins deux équivalents temps plein, soit environ 5% de notre masse salariale. Ceci est un peu la cerise sur le gâteau car notre but premier était surtout de nous différencier de la concurrence pour attirer les talents. Soixante personnes en trois ans, c'était notre premier objectif car, dans nos métiers, il y a des tailles critiques qui assurent la pérennité de l'entreprise. Le deuxième palier, ce sera d'être une centaine de collaborateurs à Nantes et à Paris où nous avons ouvert un bureau. Notre modèle de groupe de travail fonctionnera jusque-là. Après, on ne sait pas. Taille oblige, il se pourrait alors qu'on développe les fonctions supports et que nous recrutons par exemple un DRH.»
Exeis CONSEIL
(Nantes) Président: Bertrand Marc 60 collaborateurs 7,9M€ de CA en 2011 02 44 76 03 60
