C'est une révolution qui se fera peut-être sans bruit, mais une révolution quand même. Alors qu'elle tenait en mars son assemblée générale, l'agence Bretagne Développement Innovation (BDI) a posé les bases de la Stratégie régionale de développement économique et d'innovation (SRDEI). Derrière ces cinq lettres : le plan de bataille du président de Région Pierrick Massiot - et dans l'ombre Jean-Yves Le Drian - pour l'accompagnement des entreprises bretonnes. « L'idée est de définir les secteurs que nous considérons prioritaires par rapport à l'innovation », explique Frédéric Rode, directeur général de BDI. « Pour proposer ensuite les outils et les dispositifs. » Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais c'est en fait une remise à plat totale des diverses structures d'accompagnement qui maillent le territoire pour l'ensemble des filières : biotechnologies, TIC, mobilité, naval, etc.
Volonté... et prudence
« Aujourd'hui, on en a comptabilisé entre 50 et 80. L'idée est désormais de savoir comment on fait pour optimiser l'ensemble », poursuit Frédéric Rode. Comprenez, en rapprocher certaines, en fusionner d'autres ou, peut-être, en supprimer aussi. Au service de l'efficacité et, contexte oblige, des économies d'échelle. Et c'est bien là que commencent les difficultés. Car ces structures ne sont pas uniquement financées par le conseil régional. Agglomérations, communautés de communes, Départements... Chacune des collectivités a bien souvent son idée - et sa structure - pour accompagner les entreprises de son territoire. Façon pour elles de justifier auprès des citoyens, donc des électeurs, de son action en matière de développement économique. Alors si demain on leur explique qu'il faudrait peut-être cesser tel ou tel dispositif, on imagine les réactions. D'où la prudence de BDI et, à travers elle, de la Région. « C'est la Région qui nous demande d'éclaircir l'ensemble des secteurs, après, ce sera aux élus de prendre les décisions », indique Frédéric Rode. Et de rassurer : « ce n'est pas un problème de compétence, c'est un problème de cohérence. » Objectif affiché : boucler la stratégie pour la fin de l'année par un vote au conseil régional.
Brest, la Mecque des EMR
D'ici là, BDI va poursuivre sa stratégie de filières. Avec une actualité forte ce mois d'avril du côté des énergies marines renouvelables (EMR). La convention d'affaires Thetis, les 10 et 11 avril à Brest, aura en effet beaucoup mobilisé l'agence régionale. Après Bordeaux en 2012, c'est en Bretagne que les acteurs du secteur se donnent en effet rendez-vous. 1.500 visiteurs pour 170 exposants sont attendus. La veille, une délégation de 22 entreprises étrangères se verra notamment présenter le polder de Brest, les bassins d'essais, etc.
Passer du prototype à la phase industrielle
« En matière d'EMR, la Bretagne est plutôt bonne sur tout ce qui est prototypes », fait remarquer Frédéric Rode. « Mais maintenant, il faut transformer tout cela en activité économique. » Cela passe par exemple par ce genre de convention d'affaires qui permet notamment une proximité avec les grands groupes, comme Areva, pour faire ensuite la différence face à d'autres territoires. « Il faut leur démontrer que la Bretagne favorise l'accompagnement des entreprises. Assurer qu'il y a un écosystème favorable », indique le directeur général.
politique économique L'exécutif régional veut soumettre au vote, d'ici à la fin de l'année 2013, sa stratégie de développement économique et d'innovation.
