Si l‘activité est très forte dans le secteur du bâtiment, toutes les entreprises ou presque recrutent, mais les candidats se font rares. "En un an, constate Régis Rousseau, président de la FFB des Pays de la Loire, on a embauché 4 500 salariés dans la région dans nos métiers. Il en faudrait eu moins encore autant !" Les centres de formation font le plein, les métiers attirent de nouveau, et pas seulement des jeunes : de nombreux salariés en reconversion, issus par exemple des métiers de l’hôtellerie-restauration, sont tentés par le secteur.
"Il y a un véritable mercato, les salariés ayant naturellement tendance à aller vers le plus offrant"
"Nos métiers sont plus techniques, moins pénibles et il y a un vrai choix de valoriser les compétences des collaborateurs, assure Christelle Delouche, présidente de la Capeb 49. Les salaires sont plus attractifs qu’ils ne l’ont été par le passé." Des salaires qui avaient probablement besoin d’être revalorisés, mais qui parfois s’envolent, tant la tension est forte actuellement : "Il y a un véritable mercato, les salariés ayant naturellement tendance à aller vers le plus offrant, ajoute Yannis Borjon-Piron, président de la FFB 49. Les entreprises sont contraintes d’augmenter les salaires des collaborateurs pour les garder, avec des hausses qui peuvent aller jusqu’à 10 % ou plus. C’est un choix RH du dirigeant, mais c’est souvent une vision à court terme. À plus longue échéance, cela peut être dangereux." L’augmentation des salaires vient en effet réduire un peu plus les marges des entreprises, déjà amputée par la hausse du coût des matériaux.
Régis Rousseau, de son côté, veut se montrer optimiste : "On forme beaucoup de collaborateurs actuellement en espérant qu’ils restent, mais je pense que cela va se stabiliser. Tout le monde travaille pour augmenter ses capacités de production. À un moment, elles seront suffisantes et on n’en est probablement plus très loin." En attendant, le mercato du bâtiment continue.