Coronavirus : les entreprises du Grand Est font don de leurs équipements de protection
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Coronavirus : les entreprises du Grand Est font don de leurs équipements de protection

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Mobilisées pour faire face à la pénurie de masques touchant le corps médical, certaines entreprises du Grand Est ont fait don de leurs équipements de protection, d’autres ont tenté de fournir des soignants, en faisant de preuve de solidarité.

Spécialisée dans le désamiantage, la société Wig France dispose de stocks d'équipements de protection — Photo : © Groupe Wig

Dans un message publié le 19 mars, le président de la Région Grand Est, Jean Rottner, s’est adressé directement aux chefs d’entreprise : « Si votre entreprise dispose de masques de type FFP2 et si dans un geste citoyen vous pouvez nous aider à équiper les médecins et infirmières libéraux : Laissez-nous un message sur @email ».

Le Bras Frères et Wig France font des dons

Anticipant l’appel de Jean Rottner, certains dirigeants du Grand Est se sont déjà mobilisés autour de la question des équipements de protection. Ainsi, la société Le Bras Frères, spécialisée en charpentes et couverture du bâtiment, basée dans la Meuse, à Belleville-sur-Meuse, a fait don à l’hôpital de Verdun de 800 masques de type « P2 », 80 masques de type « P3 », mais aussi 4 000 combinaisons de protection et plusieurs litres de gel hydroalcoolique. Le tout pour une valeur estimée de 150 000 €.

Intervenant régulièrement sur des chantiers contaminés au plomb, l’entreprise disposait d’un stock de matériel qui pourra aujourd’hui être mis à profit dans la lutte contre le Covid-19.

Même réflexe chez Wig France, à Toul en Meurthe-et-Moselle, où la société, spécialisée dans le désamiantage, a fait don de masques FFP3 et masques chirurgicaux pour l’hôpital et la mairie de Toul.

Davy Dao produit des masques avec ses chutes de jeans

À Nancy, c’est le fabricant de jeans Davy Dao qui s’est lancé dans la production de masques destinés aux professionnels de santé. Non homologué, ce masque est destiné à limiter la propagation des postillons, mais ne protège pas totalement les soignants des malades du Covid-19.

Quelques heures à peine après avoir publié un message sur les réseaux sociaux, le jeune dirigeant a enregistré de nombreuses commandes, passées par des médecins libéraux ou encore SOS médecins, jusqu’à se retrouver rapidement en rupture de stock. L’initiative est totalement désintéressée : produits avec les chutes de la production habituelle, les masques sont donnés et coûtent « le temps que nous passons à les produire ».

La réquisition à l'ordre du jour

Avec son message direct, le président de la Région Grand Est espère limiter la pénurie de masques qui pénalise la communauté de soignants confrontée à l’épidémie de Covid-19. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, estime que la « situation est liée à la réquisition : on a bloqué les commandes faites par les hôpitaux, mais cela a évité la raptation par des pays étrangers. Maintenant, nous allons déstocker massivement. »

Dans le même temps, la préfecture de la zone de défense Grand Est (régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté) a annoncé que l'Etat réquisitionnait les masques de chantier disponibles dans les entreprises du BTP. Un appel entendu, notamment par la Fédération du BTP du Haut-Rhin.

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