Comment Livrenpoche résiste face aux géants de l'e-commerce
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Comment Livrenpoche résiste face aux géants de l'e-commerce

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Livrenpoche s'est fait un nom sur la vente en ligne de livres d'occasion. Spécialiste du livre de poche, l'entreprise morbihannaise se diversifie et mise sur ses particularités pour écrire de nouvelles pages face des mastodontes de l'e-commerce.

Benjamin Duquenne a fait sa passion son métier. Il est à la tête de Livrenpoche depuis 2002. — Photo : Ségolène Mahias

Le cap du million de livres vendus a été franchi par Livrenpoche. Née en 2002, à Kervignac, non loin de Lorient, l'entreprise créée par Benjamin Duquenne vend et expédie des livres d'occasion partout en Europe et parfois plus loin. Spécialiste du livre de poche, il s'est ouvert à d'autres formats. Aujourd'hui, 280 000 ouvrages constituent son stock sur 800 m².

Fusion avec Book Hémisphères

Avec son équipe de 8 salariés, le chef d'entreprise fait de la résistance sur un marché dominé par Amazon, Price Minister, la Fnac, etc. Avec un chiffre d’affaires qui a cru de 20 %, entre 2016 et 2017, pour atteindre 660 000 euros, il lui faut être agile et astucieux pour tirer son épingle du jeu face à ces géants. Pour cela, Livrenpoche actionne différents leviers. Son dernier projet en date devrait contribuer à sa différenciation.

« Il y a 8 ans, j'ai mis en place Book Hémisphères. Cette structure d'insertion collecte des livres auprès de particuliers et de bibliothèques. Sous peu, nous allons fusionner, vraisemblablement sous la forme d'une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) », dévoile Benjamin Duquenne. La nouvelle structure sera proche des 20 salariés et deviendra une entreprise d'insertion. « C'est une philosophie qui me tient à cœur. L'économie sociale et solidaire me parle. »

Guerre des prix

Avec ce rapprochement avec Book Hémisphères, Livrenpoche consolide sa filière approvisionnement. « Book Hémisphères était déjà notre premier fournisseur. Là, nous aurons encore plus de synergies. » À terme, la société espère que son stock atteindra 400 000 ouvrages.

Capter de nouveaux volumes de livres est un enjeu majeur. Emmaüs, Le Secours Populaire ou d'autres associations caritatives sont parmi ses fournisseurs. Les recycleurs ciblent aussi ce marché. « Ce n'est pas simple mais c'est surtout sur le prix de vente des livres que la bataille est la plus forte. Quand un ouvrage est vendu 50 centimes d'euros sur Amazon, la Fnac ou Price Minister, il n'y a pas de notion de rentabilité pour ces plates-formes  », avance le jeune chef d'entreprise. Benjamin Duquenne confie que les marges ont baissé de 20 % sur deux ans, d'où la nécessité d'augmenter les volumes pour conserver ses positions.

Revues, BD et export

Avec un prix moyen de 3,50 euros, Livrenpoche entend faire jouer ses arguments. « Les achats permettent de faire vivre les salariés et l'entreprise. Nous personnalisons les commandes avec un petit message. » Le service est au cœur du développement avec une ligne directe pour joindre la société, la possibilité de règlement par chèque ou, moins fréquent, le mandat administratif pour les collectivités.

Une autre innovation est annoncée : les clients de l'entreprise vont bientôt pouvoir profiter d'un logiciel de gestion de collections. Sur le million de livres vendus, 80 % le sont en France, 15 % en Europe avec une forte présence francophone en Belgique et en Suisse et 5 % dans le reste du monde. « Nous rentrons désormais des livres anglais, allemands et espagnols. Nous développons un pôle revues et un rayon BD qui démarre très bien. » La diversification de l'offre est en marche.

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